Regain de tension sur le marché obligataire après les chiffres de l'emploi

Les marchés obligataires n'avaient pas besoin de ça. Près de 315.000 créations d'emploi ont été créés en décembre aux Etats-Unis, engendrant une stabilisation du taux de chômage à son plus haut niveau depuis 29 ans de 4,1 %. Pire, le taux de salaires horaires s'est tendu de 0,4 % sur la même période pour un rythme annuel de 3,7 %. Tous ces indicateurs se sont inscrits au-delà des anticipations des économistes.Bonne nouvelle pour les salariés américains, l'exacerbation des tensions sur le marché du travail apporte de nouveaux arguments aux " faucons " de la Réserve fédérale américaine, c'est à dire les tenants d'une poursuite imminente de la hausse des taux directeurs. La banque centrale américaine a déjà annoncé la couleur depuis le début de la semaine. " Le changement de millénaire n'aura pas d'impact significatif sur l'économie. Momentané, ce phénomène n'influencera pas la politique monétaire américaine ", a annoncé Edward Kelley, membre permanent du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC). Les autorités monétaires du pays avaient prétexté l'imminence du passage à l'an 2000 et l'éventualité de turbulences sur les marchés financiers en cas de bogue pour maintenir inchangé leur principal taux directeur.L'annonce d'aujourd'hui relance ainsi les spéculations sur le retour de la Fed à ses préoccupations premières, c'est à dire la maîtrise de l'inflation, déjà mise à mal par le renchérissement du pétrole, relance donc les débats. En ligne de mire, un nouveau tour de vis de la Fed dès la prochaine réunion du FOMC, début février.Résultat, après une tension de 25 points de base depuis lundi, le rendement du titre d'Etat américain à 30 ans a de nouveau augmenté de six points de base aujourd'hui à 6,61 %.Toutefois, les Bourses occidentales n'ont pas trop souffert de ces nouvelles statistiques du marché de l'emploi et de la poursuite de la correction. Outre par la crevaison de certaines survalorisations patentes, la large correction des principaux indices boursiers depuis lundi a été largement alimentée par les incertitudes concernant les marchés obligataires. Celles-ci, désormais intégrées dans les cours des actions, ont ainsi un impact plus limité sur les cours boursiers.Mais le climat sur les différents marchés financiers n'en est pas pour autant durablement assaini. En particulier, l'annonce, la semaine prochaine, de la variation des prix à la consommation aux Etats-Unis le mois dernier devrait aider à clarifier les anticipations des opérateurs.
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