L'exemple de Napster, le site d'échanges de fichiers musicaux sur Internet menacé de fermeture et surtout de devoir verser des centaines de millions de dollars de dommages et intérêts aux industriels du disque, stimule visiblement l'imagination de ses homologues sur le marché du "peer to peer", cette nouvelle forme d'échanges directs entre consommateurs contournant les circuits commerciaux traditionnels;Le site américain Scour, un moteur de recherche qui permet notamment aux internautes d'échanger des fichiers musicaux mais aussi des films sur Internet, a ainsi demandé la protection de la loi sur les faillites "de manière à assurer la continuité de ses opérations face à des poursuites judiciaires coûteuses". Cette décision va également permettre à l'entreprise de continuer "l'évaluation de différentes alliances stratégiques et d'alternatives", explique-t-elle. Tous les services proposés par Scour, y compris Scour Exchange, le module permettant l'échange de fichiers, continueront à être disponibles sur le site, assure son président Dan Rodrigues dans un communiqué. "Nous avons adopté cette mesure pour préserver l'avenir de Scour. Le processus d'inscription au Chapitre 11 [de la loi sur les faillites] permettra aussi à notre direction et à notre conseil d'administration de disposer du temps nécessaire pour examiner et mettre au point la recapitalisation et pour réexaminer des alternatives afin de renforcer et d'améliorer la situation commerciale de Scour". Accessoirement, le placement en faillite permettra à la société de repousser de nombreuses échéances financières. Scour, fondé en 1997 et dont l'un des principaux actionnaires n'est autre que Michael Ovitz, ancien président de Walt Disney, fait l'objet depuis le mois de juillet d'une plainte pour violation des droits d'auteurs, déposée par l'Association américaine du cinéma (MPAA), l'Association américaine de l'industrie de l'enregistrement (RIAA) et l'Association des éditeurs nationaux de musique (NMPA).