Le cybermarché Peapod, racheté en mars par Ahold, devient à son tour acquéreur

Après avoir frôlé la banqueroute en mars et s'être révélé une proie assez goûteuse pour un rachat par le distributeur néerlandais Ahold en avril, l'épicier en ligne américain se transforme désormais en prédateur. Pour une somme d'environ 12 millions de dollars, réglée en numéraire, Peapod vient en effet de signer l'acquisition de son concurrent Streamline.com, cybermaché coté sur le Nasdaq et bénéficiant d'une implantation solide dans la région de Chicago et de Washington. L'opération permet à Peapod, désormais filiale à 51 % d'Ahold, de mettre la main sur la totalité des actifs (base clients, ressources humaines, direction) de la société acquise, qui débutera ses activités sous la marque Peapod dès le quatrième trimestre de cette année. Cette acquisition permet également à Peapod d'affirmer ses positions sur le marché du nord-est des États-Unis, déjà couvert via le partenariat passé en juillet avec Stop & Shop, une chaîne " mortar " également filiale d'Ahold et disposant de 204 enseignes physiques en Nouvelle-Angleterre (Connecticut, Massachusetts, New York, Rhode Island). Peapod à donc fait du Nord-Est une zone de développement prioritaire, n'hésitant d'ailleurs pas à dégager ses forces vives de marchés jugés moins stratégiques : à l'occasion de l'annonce du rachat de Streamline, le cybermarché a annoncé la cessation de ses activités dans le Colombus, l'Ohio et le Texas. " Ces actions marquent le passage de Peapod a un modèle de distribution centralisé ", explique-t-on du côté du cybermarché.Peapod concentre donc ses forces pour reprendre du poil de la bête. Reste à savoir si la nouvelle stratégie de l'épicier lui permettra d'enregistrer de nouveau une progression de son activité : les ventes de Peapod ont en effet atteint 47,6 millions de dollars à l'issue du premier semestre 2000, pour des pertes nettes de 23,1 millions et une base de 135 000 clients. Des performances qui marquent une certaine stagnation de l'activité, si l'on se réfère à un premier trimestre conclu sur des ventes nettes de 24,9 millions de dollars, et même une aggravation des pertes qui atteignaient seulement 12,7 millions pour la même période. La restructuration semble coûter cher, ce qui ne manque pas d'entraîner un certain attentisme du Nasdaq : le titre Peapod, qui avait atteint 16 dollars fin 1999, stagne depuis un mois autour de la barre des 2 dollars. Il a néanmoins bondi de 9,38% jeudi, clôturant 2,1875 dollars. De son côté, Streamline a clôturé jeudi en recul de 15,63%, à 0,84 dollars, non loin de son plus bas niveau historique. Le titre avait inscrit un record à 12,813 dollars fin novembre. La sévère correction de mars-avril sur les valeurs technologiques et internet, et la publication d'un chiffre d'affaires semestriel net de 17,3 millions de dollars pour des pertes nettes de 23,2 millions avaient provoqué une chute quasi ininterrompue du titre.
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