Deutsche Telekom : Berlin promet à Washington la privatisation totale

L'Allemagne a promis par écrit aux Etats-Unis de céder ses parts dans Deutsche Telekom, afin d'éviter un éventuel blocage par les autorités américaines de la fusion entre l'opérateur allemand et l'américain VoiceStream, a confirmé la chancellerie allemande après la publication d'informations sur le sujet dans le Financial Times.Dans une lettre en date du 21 septembre, Michael Steiner, conseiller en politique étrangère du chancelier Gerhard Schröder, assure à Samuel Berger, conseiller pour les affaires de sécurité nationale de Bill Clinton, que le gouvernement allemand s'engage à céder "progressivement et rapidement" la participation de l'Etat fédéral dans Deutsche Telekom. Cet engagement viserait à faciliter la prise de contrôle par Deutsche Telekom (encore détenu à 58% par l'Etat allemand) de l'opérateur mobile américain VoiceStream. Ce projet de plus de 50 milliards de dollars, annoncé fin juillet, est en butte à l'hostilité de nombreux parlementaires américains. Certains d'entre eux ont déposé un projet de loi interdisant définitivement à un groupe détenu à plus de 25% par un Etat étranger de posséder une licence d'opérateur de télécoms aux Etats-Unis. Cette disposition est déjà inscrite dans la législation américaine mais les autorités fédérales peuvent en exempter un opérateur étranger "dans l'intérêt général". Le projet de loi déposé par les adversaires du rachat de VoiceStream par Deutsche Telekom vise à supprimer cette possibilité d'exemption. Et la loi "Hollings" pourrait être votée dès la fin de cette semaine, précise le quotidien britannique. Pour tenter d'éviter l'approbation de ce texte qui bloquerait la fusion Deutsche Telekom/VoiceStream, le conseiller allemand a attiré l'attention de son homologue américain sur "l'importance" des relations bilatérales germano-américaines, d'après la lettre citée par le Financial Times. M. Steiner a aussi insisté sur le fait que la participation détenue par l'Etat fédéral dans Deutsche Telekom n'était "en aucun cas une atteinte à la libre concurrence dans le secteur des télécommunications". "Le gouvernement allemand est totalement déterminé à mener à bien la privatisation complète de Deutsche Telekom et son objectif est de réduire sa participation directe non pas simplement à 25% mais à zéro", précise-t-il. De plus, l'Etat ne possède "qu'un seul des 20 sièges au conseil de surveillance". Et l'opérateur semi-public "ne reçoit pas de subventions de l'Etat".
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