Licences UMTS : Rome panache " concours de beauté " et enchères

L'Italie a décidé de modifier la procédure d'attribution des cinq licences de téléphonie mobile de troisième génération (norme UMTS), en organisant un processus en deux étapes : une pré-sélection sur dossiers suivie d'enchères. Dans un premier temps, un appel d'offre classique permettra de sélectionner les prétendants sur les caractéristiques techniques et économiques des dossiers de candidature déposés, a expliqué le ministre italien des Communications, Salvatore Cardinale. Cette phase "d'appréciation" sera basée sur la qualité globale des dossiers avec notamment le projet industriel, l'investissement prévu et la qualité du service prévu par le candidat. Une fois sélectionnés, les candidats pourront participer à la vente proprement dite qui se fera par un mécanisme d'enchères. Les entreprises pourront faire des surenchères, mais le nombre et les modalités de celles-ci n'ont pas encore été définis, a indiqué M. Cardinale. "L'objectif est de faire monter le plus possible les prix", a-t-il toutefois reconnu. Le montant récolté par l'Etat italien pourra dépasser les 25 000 milliards de lires (environ 12,9 milliards d'euros), a indiqué M. Cardinale, soulignant toutefois que "tout dépendra de la compétition entre les entreprises". Le nouveau président du Conseil italien Giuliano Amato avait, récemment, souhaité que l'Etat retire au moins 25 000 milliards de lires de l'opération. Le système permet "d'évaluer la qualité des entreprises et des engagements pris tout en reconnaissant l'importance du prix", a expliqué le ministre. Initialement retenue par l'Espagne, l'Italie et la France, la seule sélection sur dossier, surnommé " concours de beauté ", a été remise en cause par le succès inattendu des enchères pour les licences en Grande-Bretagne : le gouvernement de Tony Blair en retirera au total 40 milliards d'euros. La semaine dernière, Laurent Fabius, le ministre français de l'Economie, reconnaissant que le gouvernement réexaminait la procédure, avait promis une décision dans les six semaines. Et Florence Parly, la secrétaire d'Etat au Budget, a déjà évoqué la possibilité de réduire le déficit budgétaire avec le produit d'éventuelles enchères. En Italie, l'annonce de l'introduction des enchères dans le processus a déprimé les actions des compagnies candidates. A la Bourse de Milan, le titre de l'opérateur de téléphonie mobile TIM déclinait ainsi de 4,44% à 10,75 euros peu après la mi-séance.A la Bourse de Paris, les actions du secteur des télécommunications étaient également en difficulté. A 15h, le titre France Telecom abondonnait 3.12 %, et les actions Bouygues et Vivendi perdaient respectivement 4.97 % et 2.40 %. La perspective d'un système de surenchère fait craindre une envolée des montants à mettre sur la table pour décrocher une licence au détriment de la solidité financières des sociétés. Plusieurs responsables d'entreprises de télécommunications italiennes ont critiqué le gouvernement sur ce dossier, estimant que les montants demandés allait être trop chers, au détriment des usagers.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.