WorldCom envisage d'isoler ses activités longue distance

/>"Nous sommes déçus que notre fusion avec Sprint ait été bloquée. Mais WorldCom va de l'avant, en explorant les opportunités de restructuration de notre activité pour accroître la croissance et les bénéfices", a expliqué Bernard Ebbers, le PDG de WorldCom, en présentant jeudi les résultats de son groupe pour le deuxième trimestre. Les chiffres publiés par l'opérateur, numéro 2 du marché des télécommunications longue distance aux Etats-Unis, ont parfaitement répondu aux attentes des analystes : le bénéfice net a atteint 1,3 milliard de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 54% sur la même période l'an dernier. Et comme attendu, le bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, est ressorti à 46 cents, contre 23 cents au deuxième trimestre 1999. Le chiffre d'affaires s'est monté à 9,4 milliards de dollars sur le trimestre considéré, sans la prise en compte de la participation dans la société brésilienne Embratel, soit une hausse de 13,3%. Le bénéfice d'exploitation, enfin, a progressé de 41% à 2,5 milliards, grâce notamment au recul des coûts d'accès aux réseaux locaux et aux technologies. Le chiffre d'affaires des activités de téléphonie a augmenté de 4% à 2,75 milliards, celui des transmissions de donnés de 30% à 1,9 milliard et celui de l'activité internet de 40% à 1,17 milliard. Même si ces chiffres ne déçoivent pas, WorldCom figurait jeudi parmi les plus fortes baisses du Nasdaq, chutant de 11,45% à 17h20 (heure de Paris), à 39,62 dollars. Les investisseurs ont été déçus par les prévisions annoncées par le groupe pour l'ensemble de l'exercice. WorldCom table en effet sur une progression de son activité annuelle située dans le bas de la fourchette annoncée initialement, donc plus proche de 13,5% que de 15,5%. Le bénéfice par action annuel devrait lui aussi se situer dans le bas de la fourchette des prévisions des analyste, soit entre 1,87 et 1,95 dollars.Autre source d'inquiétude : Bernard Ebbers a clairement évoqué la possibilité d'isoler les activités de téléphonie longue distance des autres branches du groupe, soit en émettant une "tracking stock" (action spécifique), soit en scindant carrément le groupe en deux sociétés distinctes.Cette dernière option aurait l'avantage de conforter la croissance globale de WorldCom, dont les activités données et internet croissent beaucoup plus rapidement que les activités voix. En outre, il rassurerait les autorités de régulation sur les risques d'acquisition d'une position dominante. Mais Bernard Ebbers s'est gardé, jeudi, de préciser dans quelles conditions financières s'opérerait la scission : une société opérant exclusivement dans le transport de voix est aujourd'hui beaucoup moins bien valorisée qu'un opérateur diversifié. Et la stagnation du cours d'AT&T, l'opérateur historique américain, est là pour le prouver. D'autre part, en accordant son indépendance à sa branche longue distance, WorldCom rendrait plus floue sa stratégie de croissante externe : le projet de fusion avec Sprint visait à doter le groupe d'une palette complète de services, réunissant voix, données, internet et mobiles. Privé de la branche longue distance, l'opérateur serait aussi privé de cet argument, dont le poids auprès des investisseurs est loin d'être négligeable.
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