France Télécom mis en demeure de modifier son offre WAP entre le 13 juin et le 30 septembre

Le tribunal de commerce de Paris a donné raison à la jeune société Wappup.com, qui estimait que les portables WAP d'Itinéris, qui contraignent l'utilisateur à passer par le portail de services Internet de France Télécom, risquaient d'étouffer la concurrence. Wappup.com avait demandé la suspension de la vente des premiers "packs" France Télécom de téléphones WAP en attendant une décision de l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) et du Conseil de la concurrence sur ce sujet. Lors de l'audience du 23 mai, les avocats de France Télécom s'étaient efforcé d'expliquer que l'opérateur public était "un commerçant" qui avait le droit d'aiguiller ses clients sur son propre portail dès lors qu'il leur avait vendu des téléphones vendus en packs à prix réduits. Dès le 13 mai, assure France Télécom Mobiles (FTM), " FTM indiquera à ses clients que ses téléphones sont préprogrammés et permettra aux clients qui le souhaitent de modifier la programmation de leurs terminaux ". En clair, les clients devront passer par le service consommateurs d'Itinéris pour obtenir le code de déverrouillage de leurs terminaux. Si Guy Lafarge, directeur du marketing de FTM, reconnaît que l'entreprise a " peut-être été maladroite " au lancement de son offre WAP, il se dit satisfait du jugement. FTM, qui a déjà vendu " plusieurs dizaines de milliers de terminaux WAP ", ne fera donc pas appel du jugement. La satisfaction est également de mise du côté de Wappup. " " Les juges ont ouvert l'Internet mobile ", se félicite François de Guitaut, le PDG de l'entreprise. Wappup attend maintenant les décisions de l'ART et surtout du conseil de la concurrence sur la question. " Le conseil devra répondre à deux questions : le verrouillage est-il licite ? Et si oui, à quelles conditions est-il possible ", explique Me Christophe Leguevaques, l'avocat de Wappup.Autre rendez-vous très attendu : le lancement, le 19 juin, de Vizzavi, le portail WAP de SFR élaboré par la filiale commune entre Vivendi et Vodafone. Lors de la présentation officielle de Vizzavi, Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi, était resté très flou sur le sujet. Mais sa position se serait assouplie depuis, affirment certaines sources. L'AFIM, l'Association française de l'internet mobile (AFIM), qui accusait elle aussi France Télécom de restreindre l'accès à partir de ses portables à ses seuls services d'accès à l'Internet a été déboutée par le Tribunal de commerce mais se dit malgré tout, elle aussi, satisfaite du jugement rendu. L'association, qui regroupe une cinquantaine d'acteurs du marché du WAP, estime que " ce jugement consacre enfin la nécessité d'une libre concurrene entre les différents acteurs du Wap, constructeurs, fournisseurs de contenu, opérateurs traditionnels ou alternatifs ". L'AFIM proposera très prochainement aux trois opérateurs de téléphonie mobile (Itinéris, SFR et Bouygues Télécom) des réunions de concertation sur ce dossier. France Télécom a par ailleurs été sanctionné mardi par l'ART, qui lui a infligé une amende de deux millions de francs. Cette sanction fait suite à un recours de l'Association des opérateurs de services de télécommunications sur la non disponibilité du catalogue des tarifs de détail de France Télécom auprès du public. Cette amende est la première infligée à un opérateur depuis l'ouverture du marché français à la concurrence.
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