Le montant total des offres des enchères pour les licences allemandes de téléphonie mobile de troisième génération (norme UMTS) approchait jeudi soir du seuil des 25 milliards d'euros. A l'issue du 115ème tour d'enchères, les sept candidats en lice avaient mis sur la table un total de 24,18 milliards d'euros (47,29 milliards de marks), a indiqué l'Autorité de régulation des télécoms qui pilote les enchères.T-Mobil, la branche de téléphonie mobile de Deutsche Telekom, était en tête des enchères avec 5,97 milliards d'euros offerts pour trois blocs de fréquence. MobilCom, le groupe allemand dont France Telecom possède 28,5%, n'était en tête, à l'issue du 115ème tour, que sur deux blocs de fréquence, pour un total de 4,09 milliards d'euros, derrière Mannesmann Mobilfunk, filiale de Vodafone, qui offrait 4,11 milliards d'euros pour deux autres blocs. Au total, douze blocs de fréquences sont à vendre. Les candidats peuvent en acheter deux ou trois, selon la puissance du réseau qu'ils comptent détenir. Selon les choix qu'ils feront, il y aura au minimum en Allemagne quatre licences UMTS, ou quatre opérateurs avec trois blocs de fréquences chacun, et au maximum six licences UMTS ou six opérateurs avec deux blocs de fréquences chacun. Les sept candidats présents depuis le début de la procédure sont toujours en lice et les enchères pourraient donc se prolonger sur une troisième semaine. Les prévisions des analystes sur la recette finale de la vente oscillaient avant l'ouverture de la procédure entre 25 et 61 milliards d'euros. Les enchères britanniques, les premières de ce type, avaient levé 38,5 milliards d'euros, soit dix fois plus que prévu. Le chef de l'Autorité de régulation des télécoms, Klaus-Dieter Scheurle, a toutefois estimé que les enchères allemandes n'atteindraient pas le niveau britannique, jugé très excessif par les analystes au regard de la rentabilité attendue des licences multimédia à court terme. Le déroulement des enchères depuis le 31 juillet montre que les candidats se comportent de manière "rationnelle", a-t-il dit à l'AFP. Il a qualifié de "totalement déplacées à l'heure actuelle" les mises en garde de certains analystes qui s'inquiètent de voir la facture des licences UMTS en Allemagne prendre des proportions astronomiques. La manne attendue a en tout cas déjà aiguisé les appétits en Allemagne, notamment celui des industriels qui réclament qu'elle soit aussi utilisée à faire baisser les impôts sur les entreprises. Mais un porte-parole du ministère des Finances leur a adressé une fin de non recevoir, réaffirmant que l'argent serait utilisé à réduire la dette publique. L'argent économisé sur le paiement des intérêts de la dette pourra en revanche être consacré à des investissements dans les transports.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:49

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