Fin des enchères UMTS allemandes : six licences attribuées pour 50,52 milliards d'euros

Les enchères pour l'attribution des licences allemandes de téléphonie de troisième génération (norme UMTS) ont pris fin jeudi après-midi à l'issue du 173ème tour d'enchères. Les six candidats encore en lice se voient attribuer chacun une licence et devront payer un total de 50,519 milliards d'euros. Le prix moyen d'une licence allemande atteint ainsi 8,42 milliards d'euros. T-Mobil, filiale de Deutsche Telekom, devra payer 8,478 milliards d'euros, Viag Interkom 8,445 milliards, Mannesmann Mobilfunk (contrôlé par Vodafone) 8,423 milliards, Group 3G, le consortium réunissant l'espagnol Telefonica et le finlandais Sonera, 8,408 milliards et E-Plus Hutchison (qui réunit le néerlandais KPN, le japonais NTT DoCoMo et le hongkongais Hutchison Whampoa) 8,394 milliards. C'est MobilCom (dont France Télécom possède 28,5%) qui paiera la somme la moins élevée pour sa licence, soit 8,369 milliards d'euros. Au total, douze blocs de fréquences étaient à vendre. Les candidats pouvaient en acheter deux ou trois, selon la puissance du réseau qu'ils entendaient détenir. Les enchères allemandes avaient dépassé mardi le record atteint en juin par la mise en vente des licences britanniques, qui ont rapporté 38,5 milliards d'euros. Les licences françaises, elles, seront mises en vente au prix unitaire de 32,5 milliards de francs, soit 4,95 milliards d'euros. Le prix d'une licence allemande est ainsi supérieur de 70% à celui d'une licence française, alors que la population allemande - donc le marché potentiel - n'est supérieure que d'un tiers à celle de la France.Sur les marchés boursiers européens, les investisseurs ont manifesté leur soulagement dès l'annonce de la fin des enchères allemandes : à Paris, France Télécom , qui perdait plus de 4% en début d'après-midi, limitait son recul en clôture à 3,13%, à 136 euros. A Francfort, Deutsche Telekom, qui avait abandonné plus de 3,2% en cours de journée, était repassé dans le vert en fin d'après-midi, gagnant même 2% à 47,68 euros. Sur le Neuer Markt, le titre MobilCom entamait lui aussi une spectaculaire remontée : après avoir perdu près de 10%, il gagnait 1,81% à 117,60 euros. A Londres, en revanche, l'action Vodafone perdait 4,09% à la clôture, à 270 pence. British Telecom, qui a annoncé jeudi matin qu'il s'apprêtait à prendre le contrôle de Viag Interkom en rachetant la participation du numéro deux allemand de l'énergie, E.ON, abandonnait de son côté 1,34% à 812 pence. Le titre était tombé en début de séance à 781 pence, son plus bas niveau depuis deux ans.E.ON a annoncé en fin d'après-midi que, compte tenu de l'issue des enchères UMTS, BT devrait payer 7,3 milliards d'euros - au lieu des 6,65 milliards évoqués jeudi matin - pour racheter sa participation de 45% dans Viag Interkom.Le soulagement des investisseurs doit cependant être relativisé : les candidats aux licences allemandes ont dix jours pour s'acquitter du prix de leur licence et la plupart ne disposent pas de la somme nécessaire. La plupart d'entre eux, déjà très endettés, vont donc se tourner soit vers leurs banques, soit vers le marché obligataire pour se financer. L'agence Standard & Poor's a annoncé dès mercredi qu'elle pourrait revoir très rapidement à la baisse les notes financières des groupes concernés.De plus, le fait que six licences aient été attribuées, soit le nombre maximal autorisé par la procédure, engendrera une concurrence accrue entre les opérateurs, ce qui pourrait éloigner les perspectives de rentabilité des réseaux UMTS allemands. Selon Theo Kitz, analyste chez Merck Finck, interrogé par l'agence Reuters, "à ce prix, il faudra environ huit ans aux opérateurs pour dégager un cash-flow positif dans leur activité UMTS. La question est de savoir si les investisseurs attendront aussi longtemps".Le grand gagnant de l'opération est évidemment l'Etat allemand, qui empochera une manne inespérée, cinq fois supérieure à la somme intégrée dans ses prévisions budgétaires initiales. Le ministère des Finances a réaffirmé jeudi après-midi que l'intégralité des recettes serait consacrée à la réduction de la dette publique allemande. Une décision qui ne manquera pas d'être contestée, le succès des enchères ayant déjà largement alimenté le débat, les chefs d'entreprises, notamment, réclamant des allégements fiscaux supplémentaires.
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