Ericsson victime des difficultés de ses terminaux mobiles

Si les bonnes performances du finlandais Nokia ont revigoré l'ensemble du secteur des équipementiers télécoms jeudi, ceux d'Ericsson ont douché vendredi les actionnaires du groupe suédois. Le numéro trois mondial du secteur a en effet publié des résultats confirmant les difficultés de son activité de terminaux mobiles. A la Bourse de Paris, l'action Ericsson a chuté vendredi de 16,44% à 14,99 euros en clôture.Si le bénéfice net de l'ensemble du groupe s'inscrit en hausse de 223% pour les neuf premiers mois de l'exercice 2000, à 18,76 milliards de couronnes suédoises (2,2 milliards d'euros), les pertes de la division grand public (téléphones portables) ont atteint 5,9 milliards de couronnes (695 millions d'euros). La marge d'exploitation négative de la branche atteint ainsi 14% pour les neuf premiers mois de l'année. Ericsson a en outre revu à la baisse ses prévisions de croissance des ventes pour l'ensemble de l'année, à "environ 25%", contre "plus de 25%" auparavant. La marge d'exploitation, elle, ne devrait pas dépasser 6 à 7%, contre 10% dans les prévisions établies après le premier semestre. Et le directeur financier du groupe, Sten Fornell, a averti les analystes que le résultat net par action du quatrième trimestre pourrait être inférieur à celui du troisième (0,55 couronne). Le groupe a par ailleurs décidé de délocaliser une partie de sa production en Asie, en Amérique latine et en Europe de l'Est. L'objectif d'Ericsson, dans le cadre de son plan "Back to profit" (retour au bénéfice) est de réduire les coûts de la branche Grand public de 10 milliards de couronnes (1,2 milliards d'euros). Ce projet pourrait également conduire à annuler la sortie de certains des modèles annoncés précédemment. "Aujourd'hui, nous nous efforçons de stopper l'hémorragie de cette activité et de retrouver la rentabilité" (...) ce qui signifie que nous allons renoncer à des produits que nous avions prévu" de lancer, a expliqué le président d'Ericsson, Kurt Hellstrom.Sur les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice imposable de l'ensemble du groupe s'est établi en hausse de 205%, à 24,59 milliards de couronnes (2,84 milliards d'euros), le résultat d'exploitation a bondi de 186%, à 25,5 milliards de couronnes (3 milliards d'euros), tandis que le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 35%, à 191,4 milliards de couronnes (22,5 milliards d'euros). Le bénéfice net par action est en hausse de 208%, à 2,37 couronnes (0,27 euro) contre 0,77 couronne l'an dernier.Si l'action Ericsson a fortement souffert de ces annonces pessimistes, la morosité a épargné, en bourse, les autres acteurs du secteur : à Paris, Alcatel a terminé sur un gain de 2,21%, Nokia a progressé de 3,07% et Sagem a limité ses pertes à 1,92%. A New York, Motorola perdait 0,54% à la mi-séance.
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