Fabius révise à nouveau les prévisions de croissance pour 2001

Le ralentissement économique mondial se traduit dans les prévisions économiques du gouvernement français. Alors que ce dernier tablait à l'automne dernier sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 3,1% en 2001, la ramenant à 2,9% en avril, le voilà contraint, une nouvelle fois, de revoir à la baisse ses estimations. Laurent Fabius a ainsi indiqué en milieu d'après-midi que la croissance française devrait être proche de 2,7% cette année. Le ministre de l'Economie prend ainsi acte du fort ralentissement économique dont pâtissent non seulement les Etats-Unis mais aussi le Japon et, plus près de la France, son principal partenaire commercial, l'Allemagne. Mais Laurent Fabius a tenu à rassurer les Français, tout en admettant que "la durée du ralentissement mondial ne peut être connue avec certitude". Il a indiqué que l'économie française présentait "une solide capacité de résistance", indiquant que l'investissement des entreprises pourrait croître d'environ 6% en 2001 et que "la consommation des ménages, second moteur de notre croissance, reste dynamique".Dans ces conditions, le gouvernement entend maintenir le cap budgétaire qu'il s'est fixé, a-t-il dit, annonçant une progression des dépenses de l'Etat de 0,5% en volume pour 2002 et une baisse du taux global des prélèvements obligatoires qui devrait être de l'ordre d'environ 44,5% contre 45,6% en 1999. Ce matin, le Premier ministre Lionel Jospin avait déclaré sur Europe 1 que le gouvernement ne reviendrait pas sur ses promesses en matière de baisses d'impôts. Le plan pluriannuel élaboré par le gouvernement français l'an dernier prévoit encore 38 milliards de francs d'allégements fiscaux en 2002, en faveur des particuliers et des entreprises. Cependant, on peut s'interroger sur la faculté qu'aura le gouvernement de remplir ses objectifs budgétaires en raison de l'impact du ralentissement économique sur le volet recettes du budget. Les experts de Bercy avaient déjà estimé qu'une croissance de 2,9% au lieu de 3,1% se traduirait par un manque à gagner de 10 à 15 milliards de francs. La nouvelle révision annoncée aujourd'hui devrait aussi avoir des conséquences. Or, il semble, au vu des chiffres publiés ce matin par le ministère de l'Economie que le déficit budgétaire se soit creusé à la fin du mois d'avril. Sur les quatre premiers mois de l'année, le déficit budgétaire s'élevait à 171,2 milliards de francs. Cela représente un écart de 26 milliards avec le déficit observé à la même période de l'an dernier. S'exprimant à l'Assemblée nationale dans le cadre du débat d'orientation budgétaire (DOB), le locataire de Bercy s'est par ailleurs inquiété du coût du pétrole. Pour Laurent Fabius, "les prix de l'OPEP sont trop élevés pour un bon équilibre global". Hier à Vienne, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a joué la prudence en maintenant ses quotas de production de brut, tout en décidant de se réunir dès le 3 juillet pour adapter son offre à la situation des marchés et garantir la stabilité des prix, credo actuel du cartel. Le prix du baril de Brent est actuellement supérieur à 29 dollars.latribune.fr
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