Jospin tente d'infléchir à gauche la politique du gouvernement

Le coup de semonce des élections municipales a été entendu. Un mois après le premier tour du scrutin, Lionel Jospin et son gouvernement présentent un éventail de mesures - à Matignon on parle "d'ajustements" - destinées à ancrer plus à gauche la politique de la majorité plurielle. Le détail de ces dispositions sera présenté par le Premier ministre lui-même mardi prochain sur France 2. Mais déjà, Yves Colmou, porte-parole de Lionel Jospin, a précisé les grandes lignes des intentions gouvernementales. Tout d'abord, la majorité plurielle va desserrer les cordons de la bourse puisque le gouvernement français "a retenu comme objectif une hausse des dépenses budgétaires de 0,5% en volume pour le budget 2002", contre une progression attendue à +0,3% cette année. Avec ce desserrement de la contrainte budgétaire, le gouvernement espère financer de "nouvelles actions". Parmi ces dernières, figure le doublement des crédits alloués au financement du passage aux 35 heures dans les PME. Yves Colmou a précisé à l'issue du séminaire gouvernemental que le dispositif d'appui et de conseil en faveur des entreprises, et principalement des PME, sera "élargi". Un nouveau décret en ce sens sera publié fin avril. Le gouvernement présentera en mai un nouveau plan de lutte contre les exclusions. La question de la création d'une allocation d'insertion sera "traitée" dans ce cadre "pour assurer à tous ceux qui en ont besoin une sécurité de revenu", a indiqué Yves Colmou. Le gouvernement devrait aussi arrêter début mai la suite à donner au programme emploi-jeunes au delà de cinq ans. Par ailleurs, la période qui permet le cumul d'un salaire et d'un minima social va être étendue de trois mois actuellement à six mois, à compter du 1er septembre prochain. Renvoyant la question de la revalorisation du Smic au 1er juillet, les ministres ont décidé de réunir fin avril la commission nationale de la négociation collective, dans le but d'améliorer la situation des bas salaires. Le gouvernement a aussi confirmé que la prime pour l'emploi sera versée le 15 septembre prochain à plus de huit millions de personnes. Le versement de cette prime, d'un montant de 1.500 francs pour une personne au smic cette année a été décidé en janvier dernier. Le dispositif, qui doit monter en charge dans les années qui viennent, prévoit que cette prime sera doublée en 2002 comme l'avait déjà indiqué Elisabeth Guigou au début de l'année.Enfin, le séminaire gouvernemental a permis à Lionel Jospin d'évoquer la possibilité d'un renchérissement du coût du licenciement pour les entreprises qui font des profits. "Le projet de loi de modernisation sociale qui viendra en seconde lecture à l'Assemblée nationale en mai sera l'occasion de confirmer voire d'améliorer les garanties offertes aux travailleurs", a commenté Yves Colmou. "Ce sera aussi l'occasion de mieux contrôler le comportement de certaines entreprises en matière de licenciement économique", a-t-il ajouté. La question des licenciements économiques par des entreprises réalisant des profits est particulièrement sensible depuis l'annonce fin mars des plans de restructuration dans les groupes Danone et Marks & Spencer. Des salariés de ces deux entreprises ont d'ailleurs manifesté aujourd'hui à Paris. A côté de ces mesures à caractère éconmique et social, le gouvernement s'est déclaré attaché à une autre priorité: "favoriser la démocratie de proximité et améliorer la qualité de la vie". Il s'agit notamment de lutter contre les nuisances sonores, de prendre des dispositions pour la sécurité des transports publics et enfin d'éradiquer le logement insalubre. latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.