La hausse de 0,3% du chômage confirme le ralentissement français

Confirmant une détérioration déjà perceptible en avril, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité a annoncé vendredi matin que le nombre des demandeurs d'emploi avait légèrement augmenté en mai, de 0,3%, une première depuis juillet 2000. Le taux de chômage est par contre resté stable en mai à 8,7%.Dans un communiqué, le ministère de l'Emploi estime "qu'un certain ralentissement dans la baisse du chômage était prévisible, en particulier parce que le passage aux 35 heures est concentré en 2000, pour les grandes entreprises, et à partir de 2002 pour les petites". "De plus, poursuit le ministère, le contexte économique a évolué : les Etats-Unis, le Japon et maintenant l'Allemagne, qui représentent à eux trois plus de la moitié de la production de richesse mondiale, ont donné des signes de faiblesse". "Les prix ont également progressé plus que prévu", ajoute le ministère, selon lequel "ces différents facteurs peuvent permettre d'expliquer les turbulences à court terme sur les chiffres du chômage".La publication de ces chiffres intervient au lendemain de celle de la note de conjoncture de l'Insee selon laquelle la baisse du chômage devrait être "très modérée" au second semestre 2001 en raison du ralentissement "sensible" des créations d'emplois. L'institut prévoit que, fin décembre, "le taux de chômage s'établirait à environ 8,5% de la population active", en baisse de "0,5 point sur un an après 1,4 point l'an passé".La hausse du nombre de demandeurs d'emplois en mai constitue une nouvelle illustration de la détérioration de la conjoncture économique française. Après trois années d'une croissance supérieure ou égale à 3%, la hausse du produit intérieur brut hexagonal pourrait être cette année inférieure à 2,5%, a récemment admis Laurent Fabius, le ministre de l'Economie et des Finances. D'après l'Insee, elle devrait s'établir à 2,3% (voir article ci-contre), ce qui constitue tout de même une performance sensiblement supérieure à celle des années 1990.Plusieurs moteurs de l'activité française sont successivement passés au point mort au cours des six derniers mois. Le ralentissement mondial a d'abord touché les exportations, réduisant comme peau de chagrin l'excédent commercial français. C'est ensuite l'investissement qui a montré des signes de faiblesse. Face au tassement de la demande industrielle, les patrons ont revu en baisse leurs projets d'expansion. S'il devrait rester en progression cette année, l'investissement n'en affichera pas moins un taux de croissance beaucoup plus modeste qu'en 2000. L'emploi, enfin, semble perdre à son tour une bonne partie de son dynamisme des dernières années.Seule satisfaction, la consommation des ménages reste pour l'instant très bien orientée. D'après l'Insee, elle devrait augmenter de 2,9% cette année, soit légèrement plus que l'année dernière (+2,7%). Problème, le moral des consommateurs s'est nettement détérioré lors des derniers mois, notamment après l'annonce d'une série de plans sociaux dans l'industrie, comme le confirme Michel-Edouard Leclerc, président des Centres Leclerc, qui estime que la consommation "a un peu toussé" en avril et mai (voir interview audio ci-contre). De là à prévoir que la consommation va à son tour ralentir, il n'y a qu'un pas... que les économistes ne veulent toutefois pas franchir. La corrélation entre le moral des ménages et la consommation est incertaine, préviennent-ils. Tout n'est donc pas si noir pour l'économie française !latribune.fr
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