Philippe Waechter : "Le redémarrage de l'économie française sera plus rapide que celui de l'Allemagne"

latribune.fr - Comment analysez-vous la progression de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) français au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2000 ?Philippe Waechter - C'est vrai que globalement, le chiffre est décevant. Mais, si l'on en vient à la structure même de cette statistique, on est moins pessimiste. La croissance de la demande intérieure en France est forte : la consommation progresse de 1,3 % et l'investissement de 0,7 %. Cela marque une différence considérable avec l'Allemagne, où la demande intérieure est médiocre : la consommation ne progresse que de 0,1 % et l'investissement baisse de 2,4 %. De plus, il faut insister dans le cas français sur la contribution négative des stocks : l'écart entre les attentes des conjoncturistes et les chiffres publiés ce matin provient de ce fort déstockage (-0,8%). Les chefs d'entreprises ont anticipé les effets du ralentissement économique. Si la demande intérieure reste bien orientée, on aura en France une bonne réactivité de la production. Dans ces conditions, le redémarrage sera plus rapide en France qu'en Allemagne. Là-bas, les stocks ne baissent que faiblement (-0,2%), il y aura donc probablement un nouvel ajustement de la production outre-Rhin. latribune.fr - La France peut-elle atteindre l'objectif gouvernemental d'une croissance de 2,9% cette année ? On prend un peu de retard mais, étant donné l'ajustement sur les stocks, on peut arriver dans une fourchette allant de 2,6% à 2,8%. Le deuxième et le troisième trimestres devraient marquer de nettes divergences entre la France et l'Allemagne. Globalement, le chiffre allemand n'est pas bon alors que le chiffre français est plutôt porteur d'une meilleure dynamique pour les prochains mois.latribune.fr - Avec des niveaux d'activités décevants dans les deux premières économies de la zone euro et des tensions sur les prix qui persistent, la position de la Banque centrale européenne (BCE) n'est-elle pas délicate ?Elle se trouve dans une situation cornélienne puisqu'elle va devoir choisir entre inflation et activité. Personnellement, j'espère que la BCE va baisser ses taux dès sa réunion d'aujourd'hui. Il ne faut pas hésiter à aller vite car la situation allemande est problématique et c'est tout de même le client le plus important de tous les pays de la zone euro. On peut sacrifier un peu d'inflation sur l'autel de la croissance.
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