latribune.fr. - Le gouvernement semble se diriger vers une hausse de 4,05% du SMIC, correspondant à un coup de pouce de 0,29%. Estimez vous que cette hausse risque de pénaliser l'emploi ?Michel Didier. - Le coup de pouce accordé par le gouvernement reste limité. 0,3% de plus que le minimum légal, c'est gérable pour les entreprises et cela ne devrait pas avoir des conséquences macro-économiques sensibles. Pour autant, ce coup de pouce ne me semblait pas nécessaire à un moment où la hausse du SMIC est de toute façon gonflée artificiellement par deux facteurs temporaires : le pic de l'inflation en mai, lié au prix élevé de l'énergie et des produits alimentaires, et la hausse du taux de salaire horaire ouvrier du fait de la mise en place des 35 heures.Faut-il dans ces conditions modifier les règles de fixation du SMIC ?Ces règles fonctionnent depuis trente ans et il n'est pas nécessaire de les mettre en cause. Il faut toutefois se méfier des risques d'indexation des salaires sur les prix. Si l'inflation française reste pour l'instant modérée, je vois des signes croissants de spirale prix/salaires. Il serait très fâcheux que ces signes se confirment.Plaidez-vous en faveur d'une convergence accélérée du taux horaire brut des salariés à 39 heures et des salariés à 35 heures ?Il faut sortir de cette anomalie qui fait que nous avons aujourd'hui deux salaires minimums ! On paie la conséquence du passage à la réduction du temps de travail sans baisse de salaires. Le mécanisme de l'indemnité compensatrice pour les salariés aux 35 heures empêche toutefois d'accélérer le mouvement, ce qui est regrettable.Propos recueillis par Jean-Noël Roffiae

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:40

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