Les chefs d'entreprise français font la grimace. Selon les éléments de l'enquête mensuelle de conjoncture diffusée par l'Insee ce matin, l'indicateur synthétique du climat des affaires est tombé à 104 en mai contre 107 en avril (chiffre révisé à la baisse après avoir été initialement annoncé à 109). C'est son plus bas niveau depuis les 101 atteints en juin 1999, précise un porte-parole de l'institut. Tempérant cette morosité, l'Insee souligne cependant qu'en dépit de cette baisse, l'indicateur synthétique reste "au-dessus de sa moyenne de long terme" et ajoute que la décélération de l'activité est surtout nette dans la branche des biens intermédiaires. Dans ce secteur, les industriels ne sont guère optimistes quant à l'avenir. Ils pronostiquent une poursuite de la dégradation au cours des prochains mois. Globalement, on peut remarquer qu'au cours des trois derniers mois, la production a ralenti dans tous les secteurs. Et les perspectives générales de production poursuivent leur lourde chute. Leur indice tombe en effet à -17 après -12 en avril et +5 en mars.A noter malgré tout des perspectives soutenues dans les biens de consommation et dynamiques dans l'automobile. Ici, les chefs d'entreprise anticipent une activité toujours forte dans les prochains mois. Leur opinion sur leurs carnets de commandes globaux et étrangers se stabilise d'ailleurs à un niveau très supérieur à sa moyenne de longue période, précise l'Insee.Pour David Naudé, économiste chez Deutsche Bank cité par Reuters, ces chiffres douchent les espoirs de ceux qui pensaient que la France allait échapper au ralentissement mondial. "Ces indications", poursuit-il, "pourraient nous conduire à réviser un peu en baisse notre prévision de croissance du PIB pour 2001, que nous chiffrons actuellement à 2,5%, soit déjà en-dessous du consensus (2,8%)". Le gouvernement français table quant à lui sur une croissance de 2,9% latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:39

Partager :