L'étau se resserre autour d'EDF

Déjà mise en accusation par l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne pour sa politique d'expansion tous azimuts en Europe, Electricité de France (EDF) voit la Commission européenne s'intéresser de près à son cas. Bruxelles a décidé de relancer une enquête sur des aides d'Etat illégales dont bénéficierait le groupe public. Selon Amelia Torres, porte-parole du commissaire européen à la concurrence, Mario Monti, "la Commission européenne veut savoir s'il n'est pas possible de compenser une libéralisation limitée du marché en France par une application encore plus stricte des règles de concurrence". Il semble bien qu'en entrant à hauteur de 20% dans le capital de l'italien Montedison, EDF a pris le risque d'ouvrir la boîte de Pandore, déclenchant une rafale de réactions hostiles, et pas seulement en Italie. Si Bruxelles reconnait que la participation d'EDF dans Montedison ne lui donne pas le contrôle du groupe italien, la Commission européenne rappelle qu'il y a d'autres règles, notamment sur les aides d'Etat, et qu'il est nécessaire de s'assurer que le groupe français "respecte tous les aspects de la législation". En relançant cette enquête, la Commission européenne remet également la pression sur le gouvernement français opposé à une libéralisation totale du marché européen de l'énergie d'ici à 2005. Pour l'instant la France respecte les règles communautaires actuelles prévoyant une ouverture du marché à hauteur de 30% minimum.La politique d'expansion en Europe d'EDF ne cesse de susciter des remous parmi les voisins de la France. Début juin, la Commission européenne avait lancé une enquête approfondie en Espagne visant indirectement EDF, via sa filiale allemande EnBW qui a acquis une partie du capital du groupe espagnol d'électricité Hidrocantabrico. S'exprimant sur ce sujet cet après-midi, le secrétaire d'Etat espagnol à l'Energie a estimé qu'EDF doit ouvrir le marché français aux opérateurs espagnols ou augmenter les interconnexions électriques si elle veut s'introduire en Espagne. L'arrivée d'EDF dans le capital de Montedison a déclenché l'ire des autorités italiennes qui ont immédiatement pris un décret pour limiter à 2% les droits de vote du groupe français. Enfin hier, le ministre allemand de l'Economie, Werner Mueller, a joint sa voix aux opposants d'EDF: il a menacé d'en interdire les exportations en Allemagne en application d'une nouvelle loi sur l'énergie qui doit être soumise au vote du parlement dans le courant de l'année. latribune.f
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