Bercy cherche à rassurer

A la veille de la publication par l'Insee de l'enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages qui devrait nous renseigner sur le moral des Français, le ministère de l'Economie et des Finances tente d'éviter qu'en cette période pré-électorale le doute ne s'installe dans les esprits. Dans cette perspective, Bercy se veut rassurant quant aux moyens dont dispose la France pour affronter les effets de la dégradation du climat économique mondial. "Nous avons un ralentissement incontestable. Son origine principale provient du ralentissement américain, qui est un 'hard landing', et plus largement de la conjoncture internationale", a-t-on indiqué ce matin au ministère de l'Economie, tout en soulignant qu'"il faut éviter de passer de l'euphorie à la déprime". Ces propos, visant à tranquiliser l'opinion publique et à empêcher que les Français ne décident de restreindre leur consommation, principal pilier de la croissance française, interviennent après la publication d'un certain nombre de statistiques attestant que les difficultés américaines ont des répercussions en France. Ce matin, par exemple, les chiffres du chômage pour le mois d'avril démontrent que le marché de l'emploi fait preuve d'un moindre dynamisme que lors des mois précédents (voir article ci-contre). Plus largement la première estimation de la croissance au premier trimestre est ressortie en hausse de 0,5%, soit en deçà des prévisions de l'Insee qui tablaient sur 0,8%. De quoi douter du réalisme de la prévision gouvernementale faisant état il y a trois mois à peine d'une croissance de 2,9% en 2001. On peut penser que la croissance française sera à la fin de cette année plus proche de 2,7%. Ce qui devrait sérieusement rogner les recettes de l'Etat: elles pourraient être inférieures de 15 milliards de francs aux prévisions. Pas question néanmoins, selon Bercy, de revenir sur la politique budgétaire définie par le gouvernement et notamment sur les baisses d'impôts programmées. Le ministère réaffirme également la volonté du gouvernement de maîtriser les dépenses publiques. Hier, Laurent Fabius, présentant le rapport du gouvernement pour le débat d'orientation budgétaire (DOB), a indiqué que la hausse des dépenses de l'Etat pour 2002, +0,5% en volume, sera entièrement absorbée par l'augmentation du salaire des fonctionnaires et les intérêts de la dette publique. Toute nouvelle dépense devra donc se faire aux dépens d'une autre. Anne Eveno
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