Danone tranche dans les effectifs de sa branche Biscuits

Danone, mis sous pression depuis janvier après des informations de presse révélant l'existence d'un plan de réorganisation de la division biscuits du groupe en Europe, a précisé ce matin la teneur de cette restructuration dont le coût est estimé à 240 millions d'euros. Cette réorganisation va se traduire, indique la direction du groupe dans un communiqué, par "la fermeture de six sites dans cinq pays différents et la réorganisation de cinq autres avec des réductions d'effectifs limitées sur les 36 usines du groupe agro-alimentaire en Europe". Au total, sur trois ans, ce plan se soldera par la suppression de 1.780 emplois, dont 570 en France, sur les 15.000 que compte le pôle biscuits du groupe. Dans l'hexagone, les deux sites qui doivent fermer sont les usines de Calais et d'Evry/Ris Orangis. Dans le détail, précise Danone, 2.597 emplois devraient être supprimés et 817 vont être créés. Le groupe compte fermer six sites en Europe, ce qui devrait entraîner au total 2.217 suppressions d'emploi. S'y ajouteraient des réductions d'effectifs de 380 emplois dans cinq sites, dont celui de Château-Thierry, dans l'Aisne. Dans le même temps, le groupe Danone va créer 817 emplois sur cinq sites qu'elle veut développer (dont deux en France). En réaction à ces décisions, l'ensemble des sites industriels de Lu France (marque de biscuits de Danone) seront en grève demain.Ce plan de réorganisation, qui devrait être achevé d'ici juin 2004, a pour objectif de réduire les coûts industriels de 16% et de diminuer le nombre de lignes de production de 28%, précise le groupe. A l'heure actuelle, la capacité de production de la branche biscuits en Europe est de 1.400.000 tonnes. Mais le groupe ne produit que 600.000 tonnes sur 249 lignes de production. A partir de 2005, Danone espère que la mise en place de ce plan devrait générer 40 à 60 millions d'euros d'économies par an. Un communiqué publié sur le site Internet du groupe justifie ainsi la démarche de l'entreprise: "ce projet de réorganisation est devenu nécessaire pour la sauvegarde de la compétitivité de l'outil de production européen, aujourd'hui sous utilisé et insuffisamment spécialisé, face à une évolution du marché du biscuit et une concentration de la concurrence". Le secteur des biscuits a en effet été le théâtre de rapprochements ces derniers mois. Danone, qui voulait participer à la mêlée, a d'ailleurs vu deux proies lui échapper. C'est d'abord le groupe Keebler, numéro 2 mondial, qui est tombé dans l'escarcelle de Kellog. C'est ensuite Nabisco qui a été racheté par Philip Morris pour un montant de 18,9 milliards de dollars. A la clôture à la Bourse de Paris jeudi, le titre Danone perdait 2,16% à 140,5 euros.
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