Poursuite de la dégradation du climat des affaires en France

Le climat des affaires dans l'industrie en France a continué de se dégrader en avril, selon l'indicateur synthétique publié ce matin par l'INSEE. Cet indicateur s'est établi à 109 pour avril, contre 112 en mars et 113 en février. Il reste néanmoins "au-dessus de sa moyenne de long terme", précise l'Institut national des statistiques et des études économiques. Le mouvement devrait se poursuivre puisque selon les industriels interrogés par l'INSEE, les perspectives générales de production dans l'ensemble de l'industrie accusent un nouveau net repli: l'indicateur qui les mesure est tombé à - 12 contre + 5 en mars et + 15 en février. C'est la première fois que cet indicateur est négatif depuis l'été 1999. Les perspectives personnelles de production des industriels pour les trois prochains mois dans leur propre entreprise "s'infléchissent encore" avec un indicateur à + 9 contre +16 en mars et +20 en février.De fait, toutes les composantes de l'indicateur sont orientées à la baisse, illustrant parfaitement l'impact du ralentissement économique mondial sur l'économie française. "Les carnets de commande globaux et étrangers diminuent. L'opinion sur les stocks baisse légèrement. Les perspectives personnelles d'augmentation des prix restent très modérées", note ainsi l'INSEE.Au total, concluent les experts de l'Insee, "la conjoncture industrielle s'est nettement dégradée au cours des derniers mois". Ils soulignent que "la dégradation est surtout nette dans la branche des biens intermédiaires" alors qu'à "l'inverse, le secteur des biens de consommation est épargné". Ce phénomène résulte de la bonne tenue de la demande domestique, illustrée par les chiffres de la consommation publiés en début de semaine.Pour Marie-Pierre Ripert, économiste chez CDC-Ixis,"tout cela confirme un ralentissement qui risque d'être assez marqué en Europe. La question est maintenant de savoir si la consommation des ménages en France va permettre de compenser le choc, comme cela a été le cas en 1999. Nous, on y croit encore. La consommation des ménages devrait en effet rester soutenue par les créations d'emplois et par les gains de pouvoir d'achat du revenu disponible procurés par les baisses d'impôt et la décélération de l'inflation. Nous pensons donc que le ralentissement devrait rester limité en France, avec une croissance du PIB de 2,9% en 2001".Aujourd'hui, le Fonds monétaire international (FMI) doit publier ses prévisions économiques mondiales. Pour la France, le FMI tablerait pour 2001, sur une croissance de 2,6% et pour la zone euro de 2,4%, au lieu de 3,4% il y a six mois. latribune.f
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