La pression syndicale fait plier la SNCF

Au huitième jour d'un conflit marqué par de fortes perturbations du trafic ferroviaire, la direction de la SNCF a fait un pas vers les organisations syndicales. Lors de la séance de négociations, le PDG de l'entreprise publique a proposé aux syndicats de "faire une pause" sur le projet "Cap clients" de réorganisation de l'entreprise. L'abandon de ce projet était notamment réclamé par la CGT, Sud-Rail et les autonomes de la FGAAC. Si Louis Gallois a une fois de plus nié que ce projet puisse conduire à un "éclatement" ou à la "privatisation" de l'entreprise, il a aussi indiqué qu'il avait entendu les messages qui "dénotent des appréhensions et un besoin de réflexion complémentaires qui doivent être pris en compte". C'est pourquoi, il propose aux organisations syndicales "une pause" dans la mise en oeuvre de ce projet et que le Conseil d'administration "confirme le caractère intégré et public de l'entreprise", ce qui serait "une grande première". La SNCF a également réévalué ses offres en termes de salaires en proposant une augmentation générale de 1,2% en 2001( au lieu de 0,5% initialement). La direction de l'entreprise publique propose également la création par anticipation, dès le premier semestre, de 1.000 des quelque 7.000 postes programmés sur l'ensemble de l'année et de porter de 25.000 à 26.000 le nombre de postes à créer sur trois ans. En mettant entre parenthèses le projet "Cap Clients", la SNCF tente de dénouer le principal point de blocage avec les cheminots. Avec cette réorganisation, l'entreprise souhaitait mettre en place au niveau régional, d'ici au deuxième trimestre 2002, une gestion verticale par activités (fret, voyageurs, infrastructures), comme celle existant déjà à l'échelon national. L'objectif poursuivi par cette réorganisation était, selon la direction de la SNCF, de renouer pleinement avec les bénéfices afin de pouvoir financer les investissements lourds à venir. Mais nombreux sont les cheminots qui voient dans ce projet les signes avant-coureurs d'une privatisation. A l'issue de la séance de négociations d'aujourd'hui, les syndicats sont apparus divisés quant à leur interprétation des propositions de la direction. La CGT a déclaré enregistrer des "premiers pas intéressants" alors que Sud-Rail a estimé que ces concessions étaient "très en retrait" par rapport aux attentes des salariés. Les cheminots seront consultés ce soir et demain matin afin de décider en assemblées générales la suite qu'ils veulent donner au mouvement. latribune.fr
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