Duisenberg écarte la perspective d’une baisse des taux de la BCE

L'inflation dans la zone euro ne retournera sans doute pas au niveau de 2% avant le début de 2002, a estimé samedi à Washington Wim Duisenberg, le président de la Banque centrale européenne. Celle-ci tablait sur un retour de l'inflation autour de 2% au courant du second semestre de cette année, mais désormais "nous pensons qu'il va falloir un peu plus longtemps, peut-être le début de l'année prochaine", a dit M. Duisenberg à l'issue de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale du groupe des sept pays les plus industrialisés (G7).La BCE, qui définit la stabilité des prix comme une hausse de 2% ou moins de l'indice harmonisé des prix sur le moyen terme, a maintenu inchangé ses taux d'intérêt la semaine dernière. Le président de la BCE a indiqué à ses collègues que les tensions actuelles sur les prix dans la zone euro, provoquées par des facteurs temporaires comme la hausse des prix du pétrole l'année dernière ou encore l'épizootie de fièvre aphteuse, rendaient impossible une baisse des taux.Lors de leur réunion de Washington, les ministres des finances et les banquiers centraux du G7 ont évité les sujets de dissension et ont voulu se montrer optimistes sur les perspectives de l'économie mondiale. "Les fondations de la croissance économique mondiale sont saines", en dépit de son récent ralentissement, souligne ainsi le communiqué final.Le G7 Finances est également resté très modéré dans ses appels à la relance de la croissance au Japon, reprenant quasiment mot pour mot sur ce sujet les termes du communiqué final de sa précédente réunion en février. Dans leur communiqué, les participants se sont bornés à constater que la croissance américaine, et par conséquent mondiale, avait fortement ralenti ces derniers mois.Mais "les perspectives d'amélioration du niveau de vie de l'ensemble du monde sont très bonnes", affirme le communiqué, soulignant qu'il est "dans l'intérêt de l'économie mondiale que chacune des économies des pays industrialisés croisse à un niveau proche de son potentiel maximal". Alors que le FMI et les Etats-Unis avaient appelé très ouvertement la Banque centrale européenne (BCE) à baisser ses taux d'intérêt pour contribuer à la relance de la croissance mondiale, cette question "n'a pas été évoquée" durant la réunion de Washington, a affirmé le président de la BCE, Wim Duisenberg.Il n'y a eu "absolument aucun reproche de part et d'autre", a affirmé le ministre français de l'Economie Laurent Fabius. "Il ne s'agit pas de trouver un bouc émissaire. Il nous faut partager un objectif commun, à savoir la croissance la plus soutenue et la mieux partagée".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.