Les Français saisis par la fièvre acheteuse en janvier

Les turbulences traversées par l'économie américaine laisseraient-elles les Français totalement indifférents ? On pourrait le croire au vu des chiffres publiés ce matin par l'Insee. Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 3,2% en janvier, après un trou d'air de 0,3% en décembre. En cette fin d'année 2000, le pouvoir d'achat des ménages avait encore été un peu rogné par la flambée des cours du pétrole. Mais dès janvier, les Français ont de nouveau desserré les cordons de la bourse. Les achats de biens durables (automobiles et équipements du logement) ont enregistré un net rebond: +6,2% pour les biens d'équipement du logement, c'est-à-dire l'électronique grand public, l'électroménager et les meubles qui avaient stagné en décembre, +3,9% pour les achats d'automobiles après un recul de 1% en décembre.Les dépenses consacrées au textile-cuir ont également été très dynamiques en janvier, période des soldes oblige: +4% après -0,1% en décembre, +3,5% par rapport à janvier 2000. Enfin, les achats d'autres produits manufacturés (pharmacie, pneus, pièces détachées d'automobiles, édition, bricolage, parfumerie...) ont également repris leur progression en janvier (+1,3% après -0,2% en décembre).Si l'on considère le seul "champ commerce" selon la terminologie des statisticiens de l'INSEE, c'est-à-dire si l'on exclut l'automobile et ses pièces détachées, ainsi que les produits médicaux, la progression est de 3,3% sur le mois de janvier et de 5,3% par rapport à janvier 2000.La vigueur de la demande domestique, pilier essentiel de la croissance française, est saluée par les économistes interrogés ce matin par Reuters. Ainsi Marie-Pierre Ripert analyste à la CDC, pour qui "les chiffres sont beaucoup plus forts que prévu. Nous tablions sur 1,5%. Toutes les composantes sont en hausse. Il y a l'effet automobile et l'effet soldes qui fait progresser les ventes des grands magasins. Les ménages français ont oublié le choc pétrolier et sont pour l'instant insensibles au ralentissement américain". Pour Jeremy Hawkins de Bank of America, "c'est énorme. Il semble que les réductions fiscales commencent à avoir de l'effet. Le PIB du premier trimestre devrait être bon et devrait conforter la Banque Centrale Européenne dans sa position de statu quo sur les taux d'intérêt".
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