La BCE n'envisage pas de baisser ses taux d'intérêt

Refusant d'emboîter le pas aux autres grandes Banques centrales, la conseil des gouverneurs de la BCE a décidé jeudi de laisser ses taux directeurs inchangés. Le taux minimum du principal taux directeur de la BCE, le taux appliqué aux opérations principales de refinancement, est maintenu à 4,75%. Le taux de la facilité de prêt marginal reste à 5,75% et celui de la facilité de dépôt à 3,75%.Wim Duisenberg, le gouverneur de la BCE, a défendu lors d'une conférence de presse cette position que la Banque centrale européenne "ne prévoit pas de modifier au vu des données actuelles". L'institut d'émission de Francfort anticipe une croissance proche de 3% dans la zone euro cette année. La Banque centrale européenne estime que les "statistiques appuient l'idée que la croissance de la zone euro restera solide". La BCE admet néanmoins qu'"il y a des signes de ralentissement au second semestre par rapport au premier mais soutient que les perspectives sont positives pour 2001". Pour la Banque centrale européenne, rien ne permet de penser que "le ralentissement de la croissance américaine aura un impact significatif et durable sur la zone euro". A l'appui de sa démonstration, Wim Duisenberg a mis l'accent sur "la confiance des consommateurs qui reste élevée". Ces propos ont permis à l'euro de se hisser au-dessus des 93 cents pour la première fois depuis trois semaines. En début de soirée jeudi, la monnaie européenne valait 0,9303 dollar. Le gouverneur de la BCE a également insisté sur les risques inflationnistes jugeant que "dans l'ensemble, dans la perspective à moyen terme pour la stabilité des prix, les risques semblent être plus équilibrés qu'à la fin de 2000. En particulier les signes de la croissance de M3 sur les derniers mois signalent un déclin graduel des risques haussiers. Toutefois certains facteurs appellent toujours à la prudence". Parmi ces risques, il a cité les effets de l'inflation importée dûe à la faiblesse passée de l'euro, les conséquences encore palpables de la hausse des prix du pétrole et le contre-coup prévisible sur les prix alimentaires de la crise de la "vache folle". Ces éléments "peuvent empêcher une baisse rapide de l'inflation vers les 2%", qui est l'objectif affiché de la BCE. Wim Duisenberg s'est toutefois dit "confiant de pouvoir remplir son mandat (de stabilité des prix) dans les prochains mois et y demeurer en 2001 et 2002". L'inflation de la zone euro a diminué à 2,4% en rythme annuel en janvier, après 2,6% en décembre, ce qui avait alimenté les spéculations quant à une baisse rapide des taux d'intérêt par la BCE. Une politique monétaire moins restrictive de la BCE est fortement souhaitée en Allemagne où la croissance s'est essouflée en fin d'année dernière. Le produit intérieur brut (PIB) allemand a enregistré une croissance de 0,2% en données corrigées des variations saisonnières (CVS) au dernier trimestre 2000 par rapport au troisième trimestre, dans le bas de la fourchette des prévisions. latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.