Sans surprise, la décision des autorités turques de ne plus défendre leur monnaie a provoqué une forte baisse de la livre. En milieu de journée, le dollar se traite à 1072.000 livres contre 689.000 livres la veille, soit une dépréciation de 35,7%. Dans le même temps, les taux d'intérêt à court terme se détendent fortement: le taux au jour le jour revient aux alentours de 150% après avoir dépassé les 4.000% mercredi. Ce matin, le gouvernement et la banque centrale ont annoncé qu'ils laissaient flotter leur monnaie pour tenter de mettre fin à la crise financière qui secoue le pays. Au cours des derniers jours, la banque centrale avait défendu la livre en relevant massivement ses taux d'intérêt et en rachetant sa devise sur les marchés des changes. Ces mesures n'ont pas suffi à enrayer la fuite des capitaux. Faute de fonds étrangers, la Bourse turque a plongé de 18% mercredi. Un communiqué annonçant l'abandon du système de taux de change fixe a été publié après une réunion d'urgence de douze heures entre le Premier ministre Bulent Ecevit et des responsables de l'économie, parmi lesquels le gouverneur de la banque centrale Gazi Ercel, artisan d'un plan financier soutenu par le Fonds monétaire international (FMI) mais qui est à présent sérieusement remis en question.Le ministre de l'Economie Recep Onal a déclaré aux journalistes en quittant les bureaux d'Ecevit que le flottement serait effectif à l'ouverture des marchés dans la matinée. "On laissera flotter la monnaie comme le demandent les conditions économiques qui sont apparues récemment", dit le communiqué.Le flottement de la livre turque compromet le programme anti-inflation adopté avec l'aval du FMI, qui vise à ramener le taux annuel d'inflation sous la barre des 10% d'ici à la fin de 2002. Il s'élevait à 39% en décembre dernier. Une perte de valeur de la livre pourrait également avoir des conséquences graves sur le paiement des intérêts de la dette extérieure du pays.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:42

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