L'euphorie des Français retombe

Après avoir flirté avec le Nirvana en janvier, l'indicateur d'opinion des ménages avait alors atteint le sommet historique de +6 (chiffre révisé, initialement annoncé à +7), les Français reviennent progressivement sur Terre. Pour le deuxième mois consécutif, le moral des ménages enregistre un recul. En mars, selon l'Insee, l'indicateur d'opinion des ménages est retombé à +2. Comme en février, souligne l'Insee dans un communiqué, tous les soldes d'opinion composant l'indicateur se sont repliés le mois dernier. Cette baisse est sensible pour les perspectives d'évolution du niveau de vie en France (-1 contre +4). De même, l'opinion des ménages sur leur propre situation financière passée, présente et à venir se replie, tout en se maintenant à un niveau élevé.Autre signe de dégradation : les ménages sont moins nombreux en mars à juger la période actuelle propice à la réalisation d'achats importants et ils sont aussi nombreux qu'en février à la juger propice à l'épargne. Cependant, leur capacité à mettre de l'argent de côté se réduit.Les bons chiffres sur l'emploi - le chômage en France est tombé en février sous la barre des 9% - n'ont donc pas été suffisants pour maintenir le moral des Français sur les bases historiquement élevées qui étaient les leurs au début de l'année. Au contraire, l'enquête de l'Insee révèle une nouvelle et légère dégradation des perspectives d'emploi en mars. Le ralentissement américain, les déclarations du gouvernement français révisant à la baisse ses prévisions de croissance pour 2001 (2,9% contre 3,3% initialement) ont sans doute contribué à faire retomber l'euphorie du début de l'année.Pas question néanmoins de sombrer dans la morosité, estime Marc Touati, de Natexis Banques populaires. Pour lui, ce recul du moral des ménages "est un peu plus fort que prévu mais cette baisse est vraiment dans la nuance car le niveau de confiance reste élevé". Ce ralentissement "était normal dans le contexte difficile du mois dernier marqué à la fois par un climat international délétère, la chute des Bourses, la crise de la fièvre aphteuse et le scrutin électoral qui, traditionnellement, invite à la prudence, estime l'économiste, ce résultat ne remet donc pas en cause notre scénario de croissance fondé sur un niveau de consommation élevé cette année". Malgré tout, les annonces quasi-simultanées de plans de suppressions d'emplois en France chez Danone et Marks & Spencer ne devraient pas contribuer à faire repartir le moral des ménages à la hausse lors de la prochaine enquête de l'Insee.Cette baisse de confiance se retrouve dans l'ensemble de l'Europe. L'indice de confiance économique a en effet baissé en mars dans la zone euro, après avoir déjà fléchi en janvier et février, a annoncé aujourd'hui la Commission européenne.L'indice s'est établi à 102,2 points (-0,6 point) dans la zone euro en mars, contre 102,8 en février, 103,2 en janvier et 103,4 en décembre 2000. Pour l'ensemble de l'Union européenne (UE), l'indice de confiance économique a également reculé en mars (102,2 soit -0,5 point) par rapport à février (102,7), janvier (103,4) et décembre (103,5).Les plus fortes baisses en mars ont été enregistrées en Autriche (-0,9 point), puis en Belgique, en France et en Finlande (-0,8 point). A l'inverse, la confiance a progressé en Autriche (+1,7 point). Elle est restée stable en Espagne.Par secteurs, l'indicateur de confiance des industriels a reculé de 2 points dans la zone euro et de 3 points dans l'UE. Cette baisse reflète une détérioration des attentes de production, ainsi que des niveaux de stocks élevés et une baisse des carnets de commandes.latribune.f
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