Forte poussée de fièvre sur le front des prix en France

Une croissance qui ralentit fortement, des prix qui s'envolent : la France présente des symptômes préoccupants. Au mois de mai, l'indice des prix à la consommation a enregistré une forte hausse de 0,7%. Sur un an, la progression s'est accélérée à 2,3%, contre 1,8% le mois précédent, selon les données provisoires publiées ce matin par l'INSEE. En données corrigées des variations saisonnières, l'indice a augmenté de 0,6% le mois dernier. Quant à l'indice des prix à la consommation harmonisé (ICPH), qui sert aux comparaisons entre pays membres de l'Union européenne, il a de son côté enregistré une progression de 0,7% en mai et de 2,5% sur un an.La France, qui faisait ces derniers mois figure de bonne élève de la classe euro pour le faible niveau de son inflation, enregistre donc un dérapage inquiétant. L'Insee explique cette forte progression des prix par deux facteurs principaux : d'une part la hausse des prix alimentaires (+1,7%) qui résulte d'une forte augmentation des produits frais (+9,1%) sous l'effet d'une hausse plus marquée que les années précédentes des fruits et légumes en raison des mauvaises conditions météorologiques du printemps; d'autre part, le renchérissement de l'énergie (+3,1%) en raison de la poursuite de l'accroissement des prix des produits pétroliers (+3,1%) et du relèvement des tarifs du gaz de ville (+9,0%).En outre, ajoute l'Institut, "l'augmentation des prix des autres produits manufacturés et des autres services joue également à la hausse, dans une moindre mesure. Les baisses de prix dans l'habillement et les chaussures ainsi que dans les transports et communications atténuent légèrement cette évolution à la hausse."Pour tempérer ce tableau un peu sombre, il faut souligner que l'inflation sous-jacente, c'est-dire hors tarifs publics et produits à prix volatils comme l'énergie ou les produits alimentaires, affiche une progression très modeste en mai, +0,1% et de 1,5% sur un an.Malgré tout, cette accélération du niveau global des prix risque de peser sur les comportements d'achat des ménages, ce qui serait inquiétant pour l'activité en France dont on sait que le principal pilier est la consommation. Or, d'ores et déjà, la France a dû pour la deuxième fois de l'année réviser à la baisse ses prévisions de croissance, les ramenant à 2,7% pour 2001. Par ailleurs, cette poussée de fièvre pose un problème à la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière va-t-elle pouvoir poursuivre le mouvement de détente sur les taux amorcé le 10 mai dernier avec des niveaux d'inflation qui s'installent au-dessus du seuil de 2% qu'elle s'est elle-même fixée? latribune.f
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