La direction bicéphale a vécu chez ThyssenKrupp

La dégradation de la conjoncture mondiale n'affecte pas que les sociétés de la "nouvelle économie". L'allemand ThyssenKrupp, symbole de l'industrie lourde, a annoncé vendredi qu'il n'attendait plus d'amélioration de ses résultats pour son année fiscale 2000/2001 s'achevant le 30 septembre prochain. C'est la "détérioration du marché" qui conduit les dirigeants de ce géant de l'acier et de la construction mécanique, employant 193.000 employés à travers le monde, à revoir ainsi leurs estimations. Après un bon début d'exercice, ThyssenKrupp, dont la fusion remonte à 1998, "constate maintenant des premiers signes d'affaiblissement". En conséquence, le groupe ne table plus désormais, pour son exercice 2000/2001, que sur un bénéfice stable par rapport à 1999/2000, au lieu d'une hausse.A la mi-janvier le groupe avait dit attendre, pour l'ensemble de son exercice 2000/2001, une progression de 18% de son bénéfice imposable à 1,3 milliard d'euros, et une augmentation de 5% de son chiffre d'affaires à 39 milliards d'euros. En 1999/2000, le groupe avait dégagé un bénéfice avant impôts et intérêts minoritaires de 1,1 milliard d'euros. Malgré cette alerte sur les résultats, l'action ThyssenKrupp était vers 18 heures 30 en hausse de 1,51%, à 18,80 euros à la Bourse de Francfort. Cette progression s'explique par la décision prise par le groupe de mettre un terme à la lutte de pouvoirs qui se déroulait à la tête de l'entreprise depuis deux ans, date de la fusion entre les deux entités. A l'époque, pour ménager les susceptibilités des équipes dirigeantes et faciliter le rapprochement, il avait été décidé de désigner deux co-présidents du directoire: Gerhard Cromme, ancien patron de Krupp, et Ekkehard Schulz, venu de Thyssen. Au terme d'un accord négocié la nuit dernière, Gerhard Cromme quittera son poste au 30 septembre prochain pour prendre la présidence du conseil de surveillance du groupe. A cette date, Ekkehard Schulz deviendra donc le seul patron de l'entreprise. C'est l'actuel président du conseil de surveillance Heinz Kriwet, hostile à ces changements qui fait les frais de cette réforme puisqu'il démissionne de son poste.La nécessité d'un management unifié est d'autant plus forte que le secteur sidérurgique mondial est en proie à un vaste mouvement de concentration. Les groupes sont contraints de se rapprocher afin de faire face aux demandes de leurs grands clients. Dernier exemple en date de cette recomposition, l'alliance à trois entre le français Usinor, le luxembourgeois Arbed et l'espagnol Aceralia, pour former le nuveau numéro un mondial de l'acier.latribune.f
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