LVMH marque un point contre Gucci et PPR

Le feuilleton dure depuis plus de deux ans et il ne devrait pas s'arrêter de si tôt. En effet, la justice néerlandaise vient d'ordonner une enquête sur les conditions dans lesquelles Gucci a concédé une augmentation de capital réservée au groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), faisant de celui-ci son actionnaire majoritaire avec 42% du capital du groupe de luxe italien en échange d'une injection de 3 milliards de dollars.PPR endossait à l'époque pour Gucci les habits du chevalier blanc afin de défendre le groupe italien contre les appétits de LVMH (propriétaire de La Tribune). Le géant mondial du luxe avait commencé à ramasser en Bourse des actions de Gucci et porté sa participation jusqu'à 34%. La direction de Gucci, hostile à cette montée en puissance, avait donc organisé la contre-attaque et sollicité PPR pour participer à une augmentation de capital réservée. Ce fut un mauvais coup pour LVMH qui, à l'issue de l'opération, a vu sa participation dans Gucci passer de 34% à 21%. N'acceptant pas la situation, le groupe dirigé par Bernard Arnault a alors engagé un certain nombre de procédures judiciaires afin d'obtenir l'annulation de cette augmentation de capital. L'enquête décidée aujourd'hui ne devrait pas aboutir avant six mois et le tribunal devrait ensuite se prononcer sur la validité de l'accord Gucci-PPR. Pour LVMH, ces investigations confirmeront sans aucun doute "le caractère illicite des accords" conclus entre Gucci et Pinault-Printemps-Redoute. Le n°1 mondial du luxe ajoute dans un communiqué que "dès lors que l'augmentation de capital réservée au groupe Pinault sera annulée, le groupe LVMH assurera qu'un pool bancaire fournira la garantie d'une augmentation de 3 milliards de dollars qui sera ouverte aux actionnaires et au public, pour permettre à Gucci de poursuivre sa propre stratégie". Chez PPR, on se déclare également confiant "sur les résultats de cette enquête qui confirmeront la décision de la Chambre des Entreprises du 27 mai 1999 qui avait rejeté la plainte de LVMH et laissé intacte l'alliance stratégique", rappelle dans un communiqué le groupe de François Pinault.A la Bourse de Paris, le marché interprète la décision des juges néerlandais comme une victoire pour LVMH. Ainsi, le titre PPR reculait à la mi-journée de 2,21% à 212,7 euros, alors que l'action LVMH gagnait 0,79% à 63,7 euros. latribune.f
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