Le chômage en France retombe à 9%

Le "cap du millionième chômeur de moins" depuis juin 1997 a été franchi à la faveur d'une forte baisse de 2,1% du nombre de demandeurs d'emploi au mois de janvier (-44.500 personnes), ce qui porte leur nombre total à 2.119.700, selon les statistiques du ministère de l'Emploi ce matin. Il s'agit du niveau le plus bas depuis janvier 1984. Le taux de chômage au sens du BIT, calculé différemment, a également reculé pour s'établir à 9% de la population active fin janvier contre 9,2% fin décembre 2000. "La barrière des 9% avait été franchie dans l'autre sens pour la première fois en 1983", a-t-on précisé au ministère. Le taux avait culminé à 12,6% en juin 1997, au moment de l'arrivée de Lionel Jospin à Matignon.La baisse du mois de janvier renoue avec les fortes diminutions enregistrées entre septembre et novembre (entre -1,8% et -2,5%), le mois de décembre ayant été marqué par un léger recul (-0,5%). Elle confirme la décrue du chômage quasi ininterrompue depuis l'été 1997.Sur un an, le recul du nombre de chômeurs de catégorie 1 est de 16,9%, soit une diminution de 432.000 personnes.L'amélioration en janvier est plus favorable aux hommes. Par ailleurs, la baisse du nombre de chômeurs de longue durée reste de forte ampleur (-3,1% sur un mois et -25,5% sur un an). Ils sont désormais 699.100 mais ils continuent de représenter un tiers des demandeurs d'emploi. Le chômage a également baissé - mais plus modérément - si l'on tient compte des demandeurs d'emploi ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois (CDD, intérim...), comptabilisés dans la catégorie 6.Pour le ministère de l'Emploi, "le contexte économique de la période récente, même s'il a été dynamisé par l'effet des créations d'emploi sur la confiance des ménages, ne suffit pas pour expliquer la baisse historique du chômage en France". Rue de Grenelle, on préfère mettre l'accent sur les politiques de l'emploi conduites par le gouvernement.A fin 2000, précise le communiqué, plus de 292.000 embauches ont été réalisées dans les nouveaux services-emplois-jeunes, tandis que 310.000 emplois ont été créés ou préservés dans le cadre des accords sur la réduction du temps de travail. Pour Patrick Mange, économiste chez Merrill Lynch interrogé par Reuters, cette baisse, supérieure aux attentes, "donne un message positif concernant la France, même si le chômage est un indicateur retardé, car cela devrait doper la confiance et la consommation des ménages. Les chiffres de février pourraient être un peu moins favorables mais certains économistes n'excluent pas une poursuite de la baisse". C'est notamment le cas de Philippe Waechter, de Banques Populaires Asset Management, qui prévoit "un taux de 8% ou à peine plus à la fin de 2001". Hervé Gouletquer, chef économiste au Crédit Lyonnais, estime également que le taux de chômage va continuer à baisser dans les prochains mois "mais à un rythme plus lent". A l'appui de sa thèse, il avance les données de l'enquête dans l'industrie publiée hier par l'Insee et qui montrait une nouvelle dégradation des perspectives de production des industriels.
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