Les Bourses plongent après l'intervention de Greenspan

L'incertitude des premières minutes a laissé place à la déception. Deux heures après l'intervention d'Alan Greenspan, les marchés semblent faire leur deuil des espoirs de baisse anticipée des taux d'intérêt. Le président de la Réserve fédérale n'a d'ailleurs pas caché que l'institution préférait agir à l'issue des réunions du comité de politique monétaire, et non pas, comme elle l'avait pourtant fait le 3 janvier, à l'improviste. Ceci semble exclure un assouplissement des taux d'intérêt avant le 20 mars prochain.Devant la Chambre des représentants, le président de la Fed s'est certes montré légèrement moins confiant qu'il y a 15 jours devant les sénateurs, mais il ne s'est pas départi de son optimisme sur les fondamentaux de l'économie américaine. Même s'il a relevé que "les risques continuent de pencher vers des performances économiques plus faibles", Alan Greenspan a également remarqué que la faiblesse observée en toute fin d'année dernière avait été moins marquée au cours des deux premiers mois de cette année.Le président de la Fed a notamment insisté sur le fait que les ventes de voitures et de logements, certes modestes, étaient toutefois moins mauvaises que prévu. Des signes qui démontrent que les consommateurs restent confiants dans l'avenir, a estimé Alan Greenspan. Malgré tout, "la Fed doit surveiller la confiance des ménages après la forte baisse récente". Hier, l'indice de confiance des consommateurs publié par le Conference board a chuté de 9 points, à son plus bas niveau depuis quatre ans et demi. En étouffant dans l'oeuf les spéculations sur une baisse surprise des taux d'intérêt, Alan Greenspan a accru la fébrilité des marchés d'actions. Mercredi, vers 19 heures, les grands indices américains sont tous dans le rouge. Le Nasdaq décroche la palme du plus fort repli avec une nouvelle chute de 1,89% à 2.166,01 points. L'indice vedette de la high tech américaine est tombé jusqu'à 2.141,99 points en séance, son plus bas niveau depuis décembre 1998. Le Dow Jones résiste un tout peu mieux avec un recul à 1,20%.Les marchés européens ne sont pas en meilleure posture. A Paris, l'indice CAC 40 a fini la séance sur un recul de 1,29% à 5.367,45 points. Les autres places du Vieux Continent affichent des pertes plus réduites, ce qui permet à l'indice EuroStoxx 50 de limiter son recul à 0,32%.De nouveaux signes de faiblesse de l'économie américaine alimentent également la morosité des opérateurs. Avant l'intervention d'Alan Greenspan, le département du Commerce a publié sa deuxième estimation du Produit intérieur brut américain (PIB) pour le quatrième trimestre de l'année dernière. Cette évaluation ramène à 1,1% la croissance du PIB sur cette période, au lieu de 1,4% précédemment annoncé. Il s'agit de la plus faible progression trimestrielle depuis celle de 0,8% du deuxième trimestre 1995.Cette révision à la baisse était attendue par les économistes qui dans leur majorité tablaient sur une croissance du PIB à 1%. Pour le troisième trimestre 2000, l'expansion de l'économie américaine a été confirmée à 2,2%. Sur l'ensemble de l'année dernière, la croissance du PIB a été confirmée à 5,0%, soit la plus forte expansion enregistrée depuis les 7,3% de 1984. En 1999, la progression avait été de 4,2%.latribune.f
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