Adidas met un frein à ses ambitions pour 2001

Quand on fait de son développement aux Etats-Unis l'une des priorités de sa stratégie, il vaut mieux croiser les doigts pour que la première économie du monde n'ait pas à faire face à un sérieux coup de froid. C'est pourtant ce qui est en train d'arriver à Adidas-Salomon. Le numéro deux mondial des fabricants d'articles de sport a prévenu jeudi qu'il connaîtrait une croissance ralentie de son chiffre d'affaires cette année, en raison de la faiblesse du marché américain et de moindres effets de change. Son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, premier marché mondial du secteur où Adidas s'est fait distancer par son grand concurrent Nike, ne devrait ainsi pas progresser en 2001.Cette annonce intervient après un profit warning de ce dernier. A la fin de février, Nike a en effet révisé ses objectifs de résultats trimestriels, anticipant un bénéfice net par action (BNPA) situé entre 34 et 38 cents, au lieu d'un résultat compris entre 50 et 55 cents. Dans son communiqué, le groupe américain évoquait des problèmes de stockage et de livraison liés à un logiciel informatique défectueux mais aussi le ralentissement des ventes de chaussures aux Etats-Unis. Ce diagnostic sur la morosité du marché américain est partagé par Adidas qui relève que "dans toutes les autres régions du monde (hors Etats-Unis), on peut s'attendre à une hausse du chiffre d'affaires". Le fabricant allemand essaie néanmoins de ne pas totalement desespérer les investisseurs et déclare s'attendre à une "amélioration quantitative au cours du deuxième semestre". A la Bourse de Francfort, les opérateurs accusent tout de même le coup. En début d'après-midi, l'action perdait 1,18% à 66,80 euros. Aux Etats-Unis, en plus du ralentissement économique, la célèbre marque aux trois bandes doit aussi faire face à l'émergence de nouveaux venus. Une concurrence accrue qui s'est traduite l'an dernier par des ventes en retrait par rapport aux prévisions. Cette année, au niveau mondial, le groupe mise sur une croissance du chiffre d'affaires en recul par rapport à l'exercice précédent. Elle devrait être "comprise entre 3 et 5%" contre une hausse de 9% l'an dernier à 5,8 milliards d'euros, indique le nouveau patron d'Adidas-Salomon, l'allemand Herbert Hainer, qui succède à Robert Louis-Dreyfus. Le Français, à la tête d'Adidas depuis 1993, a réussi à relancer un groupe mal en point en lui redonnant notamment une certaine crédibilité auprès des jeunes. Sous son règne, Adidas a dû aussi digérer l'intégration du français Salomon. Une acquisition qui avait plombé les résultats du groupe en 1998. Pour 2001, Adidas-Salomon maintient son objectif de progression de 15% du bénéfice net, annoncé début février. Quant à la marge bénéficiaire brute, elle devrait reculer par rapport à l'an dernier pour "probablement se situer entre 41% et 43%" contre 43,3% en 2000, précise le groupe.latribune.f
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