Vers un accord sur les retraites... jusqu'à la fin 2002

Après une réunion marathon de 22 heures, vendredi et samedi, le Medef a annoncé qu'un accord sur les retraites complémentaires devait intervenir dans la semaine, mais le texte sur lequel le patronat exprime sa confiance suscite l'opposition résolue de la CGT et de profondes réserves à FO comme à la CFE-CGC.Les concessions du Medef sur le chapitre du financement des retraites complémentaires, apparaît comme le fruit d'une concertation privilégiée entre Medef et CFDT, d'accord pour demander au gouvernement une réforme du régime de base des retraites. Le texte garantit, jusqu'au 31 décembre 2002, le financement du surcoût pour les deux régimes "des retraites liquidées à partir de 60 ans dans les conditions actuelles". Le Medef a également accepté d'acter le maintien des "rendements des régimes de l'Agirc et de l'Arrco à leur niveaux actuels" et une revalorisation "des pensions au 1er avril de chaque année" en fonction de l'évolution des prix.Il prévoit également la création d'une Association pour la Gestion du Fonds de Financement (AGFF) destinée à remplacer l'Assocation pour la Structure Financière (ASF) qui finançait les retraites complémentaires à taux plein à 60 ans de l'Arrco (salariés du privé) et de l'Agirc (cadres).Appelant le gouvernement à engager la réforme du régime de base avant la fin 2002, le texte souhaite "privilégier la variable de la durée de cotisation pour l'accès à la retraite à taux plein" tout en stabilisant "les taux de cotisation pour les dix ans à venir": la conjonction de ces deux dispositions conduisant nécessairement à l'allongement à terme de la durée de cotisation, une revendication stratégique du Medef. Sur le point - très sensible ces dernières semaines - de la "retraite à la carte", souhait du Medef, le texte inclut deux visions du sujet : il prévoit la création d'un dispositif favorisant la liberté de choix pour le départ en retraite à partir de 60 ans, mais aussi la possibilité de liquider ses droits à la retraite avant 60 ans en cas de travaux pénibles ou d'un début de carrière précoce.Jean-Marie Toulisse, le représentant de la CFDT, a indiqué qu'il défendrait ce projet d'accord "positivement devant les instances de la CFDT". A la CFTC, également, une première lecture du texte donnait lieu à une impression favorable, la décision officielle de la confédération devant intervenir lundi. Cet appel au gouvernement est en revanche rejeté en bloc par la CGT et rencontre les réticences de FO et de la CFE-CGC.Samedi après-midi, la CGT - qui avait quitté la table des discussions vers 2h du matin, a estimé que le projet d'accord sur les retraites soumis à l'approbation des syndicats portait en germe "la fin programmée par le Medef de la retraite à 60 ans" au 31 décembre 2002. Jugeant "hors de question" de signer un tel texte, elle en a appelé à l'intervention des salariés dès lundi matin.Même tonalité chez Bernard Devy, le représentant de FO: "Ce n'est pas dans notre culture syndicale d'aller s'impliquer auprès du gouvernement pour lui demander de réformer le régime de base : on est en train de nous faire jouer le rôle d'agent électoral", a-t-il expliqué."Etait-il nécessaire qu'on rajoute (une disposition) pour dire (au gouvernement) +voilà comment nous voyons la chose que vous devriez faire+ ? Franchement je suis très partagée, on verra comment les gens vont le comprendre", a indiqué Solange Morgenstern (CFE-CGC).avec AFP
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