Déception sur le front du chômage allemand

Contrairement aux attentes des économistes qui tablaient sur une légère diminution du chômage en Allemagne en février, celui-ci a augmenté avec, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), 3.000 chômeurs de plus à 3,779 millions. Le taux de chômage demeure inchangé à 9,3%, précise la Bundesbank.Pour Bernhard Jagoda, président de l'Office fédéral allemand du Travail, "la faiblesse de la croissance économique au second semestre 2000 a eu un impact sur le marché du travail". Selon lui, "l'évolution de ce marché ne pourra être jugée qu'après la fin de l'hiver". Il ne voit aucune raison de revenir sur ses prévisions pour 2001 qui tablent sur un nombre de chômeurs compris à la fin de l'année entre 3,6 et 3,65 millions. Hier, le chancelier allemand Gerhard Schroeder s'était montré lui aussi optimiste, affirmant que le nombre de chômeurs devrait tomber sous les 3,5 millions d'ici septembre 2002. Mais face à la déception des statistiques d'aujourd'hui, qui s'ajoutent d'ailleurs à une croissance très faible au dernier trimestre de l'an dernier, de nombreux analystes revoient leur diagnostic quant à la santé de la première économie de la zone euro. C'est par exemple le cas de Uwe Angenendt, chef économiste de BHF-Bank, qui ramène sa prévision de croissance pour l'Allemagne à 1,8% en 2001 contre 2,5% précédemment. La fragilité de l'économie allemande a aussi poussé Marie-Pierre Ripert, de CDC-IXIS, à revoir sa prévision de croissance à 2,3% au lieu de 2,8%. Les difficultés de l'Allemagne poussent même cette économiste à réviser son scénario pour l'ensemble de la zone euro, ramenant ses prévisions de croissance à 2,7% au lieu de 2,9% pour 2001. "Dans ce contexte", ajoute Marie-Pierre Ripert, "où le risque porte plus sur la faiblesse de l'activité que sur l'inflation, nous pensons que la Banque centrale européenne (BCE) devrait procéder à un ajustement monétaire (à la baisse, NDLR) au cours des six prochains mois dont l'ampleur devrait atteindre 50 points de base au total".Pour l'instant on n'en prend pas le chemin si l'on en écoute le président de la BCE. Hier, Wim Duisenberg a prêché la patience en matière de taux d'intérêt, faisant valoir que la zone euro résistait plutôt bien au coup de froid conjoncturel américain et que l'inflation y menaçait toujours.latribune.fr
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