L'économie américaine toujours dans le flou

Ceux qui attendaient de la vague de chiffres publiés aujourd'hui aux Etats-Unis une indication claire sur l'état de santé de l'économie américaine, en sont pour leur frais. Tout avait pourtant bien commencé avec la publication, par le département du Commerce, des statistiques concernant les dépenses de consommation et les revenus des Américains en février. Les premières ont progressé de 0,3%, un chiffre d'autant plus important que les dépenses de consommation comptent pour les deux tiers dans la croissance du PIB américain. Une consommation qui se fait de plus en plus à crédit, puisque le taux d'épargne est négatif et au plus bas depuis 1959. En ce qui concerne les revenus, pour le cinquième mois consécutif ils sont en progression, de 0,4% en février. Autant de signes encourageants donc pour une économie qui tourne au ralenti depuis plusieurs mois.Ces statistiques arrivant après la publication mardi du rebond surprise de l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board, confirmé cet après-midi par la première hausse depuis trois mois de l'indice de confiance de l'Université du Michigan, tout laissait penser que le plus dur de la crise était désormais derrière les Etats-Unis. Mais un autre chiffre est venu jeter une ombre sur ces perspectives rassurantes. Il s'agit de l'indice d'activité industrielle dans la région de Chicago, qui a reculé de plus de huit points en mars, ressortant à 35 en données corrigées des variations saisonnières (CVS), son niveau le plus faible depuis avril 1982, a annoncé l'association régionale des directeurs d'achats. Bien que régional, cet indice est considéré par les économistes comme un pré-indicateur avant la publication, la semaine prochaine, de l'indice NAPM. Ce dernier donne au niveau national la perception qu'ont les industriels de leurs niveaux d'activité et de leurs perspectives. Quant cet indice tombe au-dessous de 50, c'est le signe d'une économie qui se contracte. Relativisant la portée de l'indice de Chicago, Evariste Lefeuvre, économiste chez CDC-Ixis, estime que ce recul de huit points en mars pourrait être très spécifique à cette région des Etats-Unis où on note une forte concentration d'industriels de l'automobile, un secteur particulièrement frappé par le ralentissement américain. Toujours est-il que la chute de l'indice d'activité industrielle de Chicago entretient l'hypothèse d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine le 15 mai prochain, lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire.
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