L'OCDE parie sur une reprise modérée

Après la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI), c'est au tour de l'OCDE de publier ses perspectives économiques mondiales. L'Organisation pour la coopération et le développement économique prend elle aussi acte de la dégradation des perspectives de la croissance mondiale. Un constat qui se traduit dans les chiffres puisque l'OCDE revoit à la baisse l'ensemble de ses prévisions. Pour les Etats-Unis, première économie du monde, l'OCDE pronostique une croissance en 2001 de 1,7% (contre 3,5% initialement). En ce qui concerne la zone euro, les estimations sont ramenées à 2,6% au lieu de 3,1%. Ces révisions à la baisse s'expliquent, selon l'OCDE, par le fait que "l'économie mondiale a progressé beaucoup plus lentement au début 2001 qu'on ne le prévoyait il y a seulement six mois". Pour l'organisation internationale, "les facteurs qui exercent des pressions à la baisse sur la croissance devraient se dissiper au cours du présent semestre et, à l'exception du Japon, une reprise modérée devrait s'installer plus tard dans l'année". Ce scénario rejoint celui dessiné par le FMI et selon lequel, le "ralentissement de l'activité aux Etats-Unis bien que prononcé serait de courte durée". Dans ce contexte, l'OCDE prévoit que le taux de chômage aux Etats-Unis s'établira cette année à 4,6% (4% en 2000), alors qu'il devrait tomber à 8,3% pour la zone euro (9% l'an dernier). L'organisation internationale précise que " ses projections sont basées sur le sentiment qu'une nouvelle baisse du taux des fonds fédéraux de 25 points de base sera nécessaire". La Réserve fédérale américaine (FED) a déjà réduit ses taux d'intérêt de 200 points de base depuis le début de l'année. En cas de scénario catastrophe, c'est à dire si l'économie américaine sombrait dans la récession, l'OCDE estime que la Fed pourrait baisser ses taux d'encore 100 points de base. Selon l'OCDE, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait également réduire de 50 points de base ses taux. Cette dernière s'y refuse pour l'instant jugeant les risques inflationnistes encore trop importants. De son côté, l'organisation internationale anticipe pour la zone euro une inflation de 2,2% cette année.L'OCDE relève que la dégradation de la conjoncture aux Etats-Unis a surpris "par son intensité" et note que "la baisse des marchés d'actions a renforcé l'effet de freinage exercé sur la demande de consommation par la hausse des prix de l'énergie, les achats de voitures ayant très fortement chuté". "En même temps", souligne l'OCDE, "la longue période de forte expansion des investissements dans les technologies de l'information et des communications semble s'être traduite, pour bon nombre d'entreprises, par des dépenses excessives. Cela a entraîné à son tour une révision à la baisse des prévisions de profits, une chute du prix des actions, des compressions d'effectifs et des licenciements". Ce fort ralentissement américain a conduit à un affaiblissement notable des échanges mondiaux, les pays les plus touchés étant selon l'OCDE, ceux de l'ALENA, le Japon, et les économies émergentes d'Asie. Pour la France, l'OCDE observe que la deuxième économie de la zone euro (derrière l'Allemagne) a "échappé dans une large mesure au ralentissement" économique mondial. Et si l'organisation internationale note que "la croissance de la production industrielle pourrait se modérer dans les mois à venir", elle relève néanmoins que "l'économie devrait connaître une expansion légèrement supérieure à son taux de croissance potentiel en 2001-2002". L'OCDE table donc sur une croissance en France cette année de 2,6%, en retrait par rapport aux prévisions gouvernementales de 2,9%. et sur un taux de chômage ramené à 8,6 %. latribune.f
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