La morosité qui caractérise l'économie japonaise a trouvé une nouvelle illustration ce matin avec la publication de l'indicateur économique avancé de la conjoncture japonaise. Ce chiffre, censé préfigurer l'évolution de l'activité au Japon sur les trois à six prochains mois, a chuté à 25 points en mars contre 30 points en février (chiffre révisé). Cet indicateur se situe désormais largement en dessous du seuil des 50 points, niveau qui distingue les périodes de croissance et de récession. Le ralentissement de l'économie japonaise, la deuxième au monde après celle des Etats-Unis, préoccupe de nombreux économistes. La consommation des Japonais, qui représente 60% du PIB, reste molle, les exportations font les frais des difficultés américaines et les investissements des entreprises montrent des signes de faiblesse. Dans ce contexte, le Fonds monétaire international (FMI), qui n'exclut pas le risque de récession pour l'économie japonaise, table en 2001 pour le Japon sur une croissance de 0,6%.L'organisation internationale appelle d'ailleurs à une mise en oeuvre vigoureuse de réformes financières et de structure. Lundi, le nouveau Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a promis dans son discours de politique générale d'appliquer le programme économique d'urgence adopté par le gouvernement précédent. Celui-ci vise notamment à rebâtir un système bancaire sain. Pour assainir la situation, Tokyo a décidé de créer un organisme, financé en partie par l'Etat, qui sera chargé de racheter les participations boursières des banques, dont les spécialistes estiment qu'elles sont excessivement exposées à ce type de placements. Par ailleurs, il s'agit de pousser les banques à accélérer la liquidation de leurs créances douteuses. Les banques ont désormais deux ans pour se débarrasser des "crédits non performants" existants et trois ans pour les nouvelles créances à risque. Officiellement, l'encours de ces créances douteuses était de 300 milliards d'euros à la fin septembre 2000.latribune.f
Le Japon toujours au creux de la vague
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