Plan d'urgence pour une économie japonaise en panne

"Finances de la nation proche de l'effondrement", "économie japonaise dans un état de sérieuse récession", depuis quelques jours le ministre des Finances ne fait pas dans la dentelle pour décrire la situation de l'économie nippone. Sans doute pour préparer les Japonais à des réformes en profondeur destinées à sortir l'archipel du marasme. Aujourd'hui la coalition au pouvoir au Japon a établi une série de mesures d'urgence destinées à enrayer la dégradation de l'économie. Consommation des ménages au point mort, prix en baisse, chômage à des niveaux records, le Japon se languit au point qu'au troisième trimestre de l'an dernier, le PIB était en recul de 0,6%. Le plan présenté aujourd'hui a pour objectif d'encourager les investissements sur les marchés boursiers et immobiliers. La Bourse de Tokyo est tombée à un plus bas de 15 ans le 28 février dernier.En revanche, ce programme ne comporte pas d'injection directe de capitaux publics, contrairement aux nombreux plans de relance précédents. Depuis 1992, on en dénombre une dizaine pour environ 1.070 milliards de dollars. Peu efficaces, ils ont surtout contribué à faire exploser l'endettement japonais qui représente actuellement 125% du PIB. Cette fois, "la priorité est d'appliquer des mesures économiques drastiques qui prennent en compte les tensions déflationnistes et la politique monétaire souple, tout en s'attaquant aux mauvaises créances et en menant des réformes agressives", exhorte ce plan élaboré par les stratèges du Parti Libéral Démocrate (PLD), du Komeito et du Parti Conservateur. La coalition au pouvoir souhaite notamment réduire l'imposition sur les plus-values réalisées sur la vente ou l'acquisition de terrains afin de relancer le marché foncier, dont les prix baissent depuis dix ans. Une diminution de la taxation sur les transactions boursières vise également à stimuler l'actionnariat populaire. Parmi les mesures plus controversées, figure la création d'un organisme de rachat d'actions destiné à limiter l'impact des cessions de participations croisées des banques, dont l'ampleur a fortement pesé sur la Bourse ces derniers mois. Ces participations seraient acquises par la nouvelle structure, qui fonctionnerait avec la participation de banques privées.La mise en application de ce plan reste cependant sujette à interrogations, dans la mesure où le Premier ministre japonais Yoshiro Mori devrait très prochainement annoncer sa démission. La majorité a également appelé la Banque du Japon (BoJ), très critiquée par la classe dirigeante ces derniers mois, à agir "en harmonie avec la politique économique du gouvernement", en particulier par une politique monétaire souple et l'établissement d'un objectif d'inflation. Sous la pression du pouvoir politique, la BOJ a récemment ramené par surprise ses taux directeurs à 0,15% pour le taux au jour le jour et 0,25% pour le taux d'escompte.latribune.f
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