L'euro rebondit fortement

Déçus le 29 mars dernier par la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir le statu quo monétaire, les investisseurs sur les marchés des changes avaient vendu de l'euro. La monnaie européenne s'était alors fortement dépréciée, au point de descendre sous 0,88 dollar et de revenir sur ses niveaux de la mi-décembre de l'année dernière. Déçus, les marchés sont aussi têtus. Désireux de voir la BCE assouplir sa politique monétaire, les investisseurs s'accrochent à chaque signe pouvant être interprété dans ce sens. C'est le cas aujourd'hui. La monnaie européenne regagne une partie du terrain perdu face au billet vert. En fin d'après-midi, un euro s'échangeait contre 0,8916 dollar.A l'origine de ce rebond, la publication ce midi de l'indice de confiance économique pour le mois de mars dans la zone euro. Après avoir déjà fléchi en janvier et février, cet indicateur affiche un nouveau repli et s'établit à 102,2 points contre 102,8 en février. Ce chiffre est considéré comme un signe supplémentaire de l'affaiblissement de l'économie de la zone euro. Pour les investisseurs, la BCE ne pourra plus ignorer très longtemps cette situation et devra donc se résoudre à baisser ses taux, suivant en cela l'exemple de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque d'Angleterre. Ce geste est considéré par les marchés comme nécessaire afin d'insuffler un peu d'oxygène à une économie qui commence à s'essouffler. Les marchés ne sont pas les seuls à faire pression sur la BCE. Ce matin, les banques allemandes ont appelé les gardiens de l'euro à "faire un geste" pour soutenir la croissance européenne. Il y a encore deux mois et demi, cette même fédération des banques privées allemandes (BdB) prônait le statu quo. Hier, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) estimait qu'un assouplissement monétaire "aiderait sans doute" la conjoncture en Europe. Le FMI s'apprête d'ailleurs à revoir en baisse sa prévision de croissance pour cette année sur le Vieux Continent, la ramenant de 3,4% à 2,5%. Pour l'instant, la BCE est restée insensible aux pressions, estimant que la zone euro résiste plutôt bien au ralentissement américain. La Banque centrale européenne joue la carte du "wait and see", selon les termes d'un récent communiqué. Il ne reste plus qu'à attendre le 11 avril, date de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, pour savoir si les marchés ont raison d'anticiper une baisse rapide des taux d'intérêt dans la zone euro. latribune.fr
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