L'euro au-dessus de 0,90 dollar

Après être tombé à son plus bas de l'année quelques minutes avant l'annonce mercredi, par la Réserve fédérale américaine (Fed), d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt américains, l'euro regagne du terrain face au billet vert. Cette progression a conduit la monnaie unique à franchir à la hausse dans la matinée, la barre de 0,90 dollar, un seuil qu'elle n'avait plus dépassé depuis deux semaines. En fin d'après midi vendredi un euro cotait 0,9030 dollar. La monnaie européenne profite à plein du différentiel de taux d'intérêt entre l'Europe et les Etats-Unis. Après la décision de la Fed, ce différentiel est favorable au Vieux Continent, ce qui n'était plus arrivé depuis sept ans. Le taux directeur de la Fed est désormais de 4,50% alors qu'il est de 4,75% dans la zone euro.L'euro bénéficie également d'importantes ventes de yen, après des déclarations des autorités nippones indiquant qu'elles surveillaient "le vigueur" récente de la monnaie japonaise. Les opérateurs inquiets, quant aux perspectives américaines après la décision surprise de la Fed, se reportent plutôt sur l'euro que sur le billet vert. De nombreux analystes soulignent toutefois que ce facteur risque de n'avoir qu'un effet à court terme à l'heure où les inquiétudes sur la croissance européenne demeurent. Ainsi, selon Audrey Childe-Freeman, analyste de la Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC), "une fois que le marché se rendra compte que l'on a également besoin d'une baisse des taux en Europe, l'euro sera de nouveau sous pression". La Banque centrale européenne (BCE) doit se réunir le 26 avril prochain et une fois de plus la question d'un assouplissement monétaire, souhaité par de nombreux gouvernements européens, sera au coeur des débats. Mais il semble improbable que la BCE agisse rapidement, ses dirigeants ayant répété que la priorité restait la lutte contre l'inflation. Hier les chiffres publiés pour le mois de mars ont montré cette dernière restait sur des bases élevées, +2,6% en glissement annuel. On est loin de l'objectif de 2% fixé par la BCE. latribune.f
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