La BCE prépare le terrain à une baisse des taux

Les gardiens de l'euro seraient-ils sur le point de baisser leur garde et par voie de conséquence d'adopter une politique monétaire plus accomodante ? Au vu de quelques récentes déclarations, il semble que la Banque Centrale européenne ne soit plus très loin de sauter le pas et de mettre fin au statu quo monétaire qui perdure depuis le mois d'octobre en réduisant prochainement son principal taux directeur, fixé actuellement à 4,75%. Ce matin, Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil de la BCE, a estimé que les membres de la Banque centrale européenne étaient "très inquiets sur l'inflation il y a un mois, un mois et demi, nous ne le sommes plus aujourd'hui. Donc nous avons changé notre propre diagnostic". Le ralentissement économique américain et les premiers signes d'essouflement observés dans la zone euro, notamment en Allemagne, contribuent sans doute à ce revirement.Le risque inflationniste paraît ne plus être le souci majeur de la BCE. Hier, dans un entretien au Wall Street Journal, Otmar Issing, chef économiste de la Banque centrale européenne, abondait dans ce sens estimant que le "taux d'inflation" de la zone euro "allait reculer progressivement". La poussée de fièvre observée sur les prix ces derniers mois ne devrait être temporaire. Selon Otmar Issing, ces évolutions sont à mettre au compte de la crise de la vache folle qui a considérablement dopé les prix des produits alimentaires et le chef économiste de la BCE se disait confiant sur les chances de voir "l'inflation passer sous le seuil des 2% à moyen terme". 2%, c'est l'objectif affiché par la BCE. Ce matin, l'Insee a confirmé qu'en février en France les prix de détail avaient progressé de 0,3% et de 1,4% sur douze mois. L'indice ICPH, qui sert de comparaison avec les autres pays membres de l'Union européenne est également en hausse de 0,3% sur le mois et de 1,4% sur un an. En revanche, l'indice corrigées des variations saisonnières (CVS) n'a augmenté que de 0,1% et de 1,4% sur un an. Pour la BCE, tout serait plus facile si le calme régnant sur le front de l'inflation en France, deuxième économie de la zone euro, se vérifiait également en Allemagne où l'inflation reste toujours largement au-dessus de la fameuse barre des 2%. Néanmoins, un signe encourageant a été observé aujourd'hui avec la publication outre Rhin, d'un taux annuel d'inflation ramené à 2,5% (données provisoures) en mars contre 2,6% en février. Malgré cet indicateur, la situation allemande place la BCE face à un dilemme : doit-elle baisser ses taux au vu des signes de fléchissement de l'activité dans la zone euro ou doit-elle rester en position d'attente ? Jean-Claude Trichet semble lui avoir trancher en faveur de la première hypothèse, reste à savoir si le conseil des gouverneurs de la BCE le suivra, et notamment le président de la Banque centrale européenne Wim Duisenberg. Mercredi encore, ce dernier estimait que certes "les risques pesant sur la stabilité des prix sont plus équilibrés qu'à la fin de l'année dernière. Mais plus équilibrés ne signifie pas que vous devez du coup agir, nous devons attendre et observer". Le passage à l'acte, ce sera peut-être pour la prochaine réunion de la BCE, le 29 mars prochain.latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.