Universal renouvelle son accord avec Dreamworks

C'est fait. Universal Studios, le pôle cinéma du groupe Vivendi Universal, a annoncé hier triomphalement le renouvellement pour cinq ans de son accord de distribution avec DreamWorks SKG, le studio fondé par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen. Les termes financiers de l'accord n'étaient pas destinés à être rendus publics, pas plus que ses contours précis. Mais Universal est assuré de conserver les droits de distribution internationaux des films de DreamWorks, et les droits de distribution mondiaux pour les films, les DVD et la musique jusqu'en juin 2006. Les personnages et les situations des films DreamWorks pourront continuer à être exploités par les parcs à thème Universal. Pierre Lescure, patron du pôle cinéma et télévision de Vivendi Universal, le P-DG d'Universal Ron Meyer et la présidente de Universal Pictures Stacey Snider ont mis hier soir la dernière main à l'annonce de cet accord dans les bureaux de Studio City. « Ils le voulaient absolument, » confiait un proche. Absolument, mais pas à n'importe quel prix. Dans La Tribune du 22 mars, Pierre Lescure faisait savoir que « Stacey et Ron n'ont pas eu de mal à me convaincre qu'au delà d'une certaine somme, on n'a pas intérêt à y aller. » Il ajoutait : « Aujourd'hui, le studio est suffisamment fort pour que cela ne soit pas un drame national. Et puis quand ils auront fait le tour de ceux qui sont soi-disant prêts à signer à n'importe quel prix, peut-être reviendront-ils nous voir. »DreamWorks, et leur négociateur en chef, Jeffrey Katzenberg, n'ont de fait pas ménagé leurs efforts pour faire monter les enchères. Mais, outre Universal, seule une piste sérieuse a semble-t-il fini par émerger, celle des studios Warner. « Nous sommes en discussion, » confirmait d 'ailleurs Gerald Levin, le directeur général d'AOL Time Warner, à l'occasion d'une réunion avec les analystes à New York, le 3 avril. Warner a besoin d'étoffer son catalogue de films, soulignait-il. « Il doit être renouvelé avec des cinéastes de talent. » Et avec « Saving Private Ryan », « American Beauty » ou plus récemment « Gladiator », DreamWorks fait figure pour les grands studios de une machine à collectionner les Oscars (« Gladiator » en a reçu cinq le 25 mars dernier) et les succès au box office. Dans les colonnes du Figaro, le 9 avril, Jeffrey Katzenberg signalait sa volonté d'apaiser un « gigantesque malentendu » avec Universal, où Steven Spielberg s'est installé dès ses débuts. Tant et si bien que le bouclage du nouvel accord n'a pris qu'une semaine. Une bonne semaine pour Pierre Lescure et son équipe, qui concluent ainsi un « deal » qui, insiste-t-on, ne comporte « pas de risque financier supplémentaire » par rapport au précédent (le critère essentiel pour le P-DG de Vivendi Universal Jean-Marie Messier) tout en étant « plus riche et plus complet. » En prime, Pierre Lescure et Ron Meyer font la pige au numéro un mondial AOL Time Warner. A Hollywood, où rien ne compte tant que les victoires personnelles, c'est forcément un joli coup.
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