L'euro franchit à la hausse le seuil de 0,90 dollar

Par latribune.fr  |   |  467  mots
Depuis le début de la semaine, l'euro se sent pousser des ailes. Très chahutée après la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir le statu quo monétaire, la monnaie unique a entamé son redressement lundi. Tombée sous 0,88 dollar, elle a depuis regagné progressivement du terrain pour franchir aujourd'hui la barre symbolique de 0,90 dollar, un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis deux semaines. A 18 heures 30, l'euro cotait 0,9008 dollar après avoir atteint dans l'après-midi 0,9052 dollar.Paradoxalement, la hausse de la monnaie européenne est le fruit de statistiques inquiétantes pour la croissance dans la zone euro. En deux jours, deux chiffres décevants ont été publiés. Ce matin, l'indice Reuters des services a affiché un nouveau recul en mars. Il s'inscrit à 53,4 contre 54,4 en février, son niveau le plus bas depuis janvier 1999, ce qui démontre un tassement de cette activité. Le sous-indice des commandes en cours s'est inscrit sous la barre des 50, qui reflète une contraction d'activité, pour la première fois depuis 22 mois. Quant au sous-indice des anticipations, il est lui aussi à un plus bas de 22 mois à 65,6 contre 68,4. Autre indice, celui qui a trait à la confiance économique dans la zone euro. Publié hier, il a montré un nouveau fléchissement, le troisième consécutif, de l'indice de confiance pour le mois de mars.Ces mauvais chiffres, auxquels il faut ajouter la hausse inattendue du chômage en Allemagne (+12.000 en données corrigées des variations saisonnières), alimentent les spéculations sur une baisse des taux d'intérêt de la BCE dès le 11 avril, date de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs. Si les marchés souhaitent voir la BCE ouvrir le robinet monétaire, c'est qu'ils estiment nécessaire de redonner un peu de souffle à une économie de la zone euro qui commence à souffrir du ralentissement américain. L'impact du coup de frein subi par les Etats-Unis pourrait d'ailleurs être "plus important" que prévu a admis cet après-midi, Ernst Welteke, le président de la Bundesbank (Buba). Pas question pour autant pour la BCE d'abandonner sa politique du "wait and see". Wim Duisenberg, président de la Banque centrale européenne, a indiqué cet après-midi que "la BCE réaffirmait sa position attentiste. La pression sur les prix intérieurs peut s'atténuer si la croissance ralentit. Mais compte tenu du risque d'une hausse ultérieure des prix, comme conséquence de la montée des cours pétroliers l'an dernier, la BCE surveillera de très près la progression des salaires". Cette déclaration va une fois de plus donner du grain à moudre à tous ceux qui font profession d'interpréter les discours, parfois sibyllins, des autorités monétaires. latribune.f