EDF s'attire les foudres de l'Allemagne

Après l'Italie et l'Espagne, c'est au tour de l'Allemagne de menacer Electricité de France (EDF) de rétorsions. Le ministre allemand de l'économie, Werner Mueller, a indiqué que les exportations d'EDF en Allemagne pourraient à l'avenir être interdites en application d'une nouvelle loi sur l'énergie qui doit être soumise au vote du Parlement dans le courant de l'année.En vertu de ce texte, déjà adopté en conseil des ministres, l'Etat allemand pourrait refuser les importations d'électricité d'un pays de l'Union européenne qui ne remplit pas les mêmes critères de concurrence. Ce n'est pas la première fois que Werner Mueller critique la lenteur du processus du libéralisation du marché français de l'électricité. L'Allemagne, au contraire, se targue d'avoir largement ouvert son marché à la concurrence depuis 1998. Cette situation, que le ministre qualifie d'"injuste", profite, selon Werner Mueller, à EDF. Le premier électricien européen, détenu à 100% par l'Etat français, a en effet avancé ses pions en Allemagne en reprenant une participation de 34,5% dans le groupe énergétique allemand EnBW. Le ministre allemand de l'Economie a également émis des réserves sur la politique d'acquisitions tous azimuts du groupe français en Europe, dans la mesure où Paris limite à ses yeux les possibilités de pénétration du marché français de l'énergie.Voilà qui va apporter de l'eau au moulin des autorités italiennes, très mécontentes de la stratégie d'EDF depuis que le groupe français est entré à hauteur de 20% dans le capital de la holding industrielle Montedison, qui contrôle l'entreprise énergétique Edison.Plusieurs pays de l'Union européenne connaissent une libéralisation totale (Finlande, Allemagne, Suède, Royaume-Uni) de leur marché énergétique. D'autres s'en tiennent pour l'instant au seuil minimal de 30% (Autriche, France, Grèce, Italie, Irlande, Portugal) requis par la législation européenne. La libéralisation totale des marchés du gaz et de l'électricité en 2005 fait partie des objectifs prioritaires de la majorité des pays de l'Union européenne. Mais ce calendrier n'a pas reçu le feu vert de la France lors du sommet européen de Stockholm en mars dernier. Face à la volonté de Bruxelles de créer à cette date un marché unique de l'électricité, Lionel Jospin avait expliqué à l'époque que Paris ne refusait pas cette évolution mais souhaitait que ce processus soit "progressif, maîtrisé et socialement acceptable par les entreprises concernées". Une position partagée par le chef de l'Etat français, Jacques Chirac, qui a souhaité que "la question de la propriété publique ou privée des opérateurs" soit laissée "à l'appréciation de chaque Etat". avec AFP
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