La BCE laisse ses taux inchangés

Reculer pour mieux sauter. La décision prise aujourd'hui à Dublin par le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir inchangé à 4,50% son principal taux directeur ressemble assez à un dernier baroud d'honneur avant un assouplissement monétaire qui apparait comme fort probable dès le 5 juillet prochain. Expliquant le choix de la BCE, son président Wim Duisenberg a bien sûr une nouvelle fois répété que "la stabilité des prix dans la zone euro est le seul but" de l'institut de Francfort. Mais il a aussi souligné qu'"il n'était pas impossible que l'inflation ait atteint son sommet en mai dans la zone euro". Ce diagnostic, s'il se vérifiait dès les jours qui viennent, ouvrirait toutes grandes les portes à une prochaine baisse des taux. Wim Duisenberg conforte cette impression en ajoutant que "la BCE pense que le niveau élevé de l'inflation reste un phénomène temporaire et qu'elle tombera en dessous de 2,0% en 2002". Si à cette déclaration on ajoute que, selon des premières estimations, un certain repli a été observé sur les prix en Italie et en Allemagne, alors les éléments d'un rapide assouplissement monétaire semblent réunis. En effet, sur la base des chiffres fournis par douze grandes villes de la péninsule, l'inflation italienne devrait baisser en juin pour atteindre 2,9% contre 3,0% en mai. De son côté, le Land de Hesse outre-Rhin a annoncé que l'inflation annuelle en juin s'était tassée à 2,7% après un pic de sept ans de 3,0% le mois précédent. Ce reflux de l'inflation, qui devrait également être favorisé par un repli des prix du pétrole, devrait donc permettre à la BCE d'abaisser rapidement le loyer de l'argent et ainsi relancer l'économie européenne. Les deux premières puissances économiques de la zone euro, l'Allemagne et la France, présentent des symptômes inquiétants faisant douter du réalisme de leurs prévisions économiques. Ce matin encore en France, l'Insee indiquait qu'en mai, pour le deuxième mois consécutif, les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés s'étaient repliées (voir article ci-contre).Anne Eveno
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