Très surveillée par le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, la productivité (hors agriculture) de l'économie américaine s'est contractée en rythme annuel de 0,1% au premier trimestre de cette année, après une augmentation révisée en baisse de 2,2 à 2,0% au quatrième trimestre 2000, selon la première estimation publiées aujourd'hui par le département du Travail. Ces données sont très inférieures aux attentes du marché. En moyenne, compte tenu d'une progression de 2% du PIB au premier trimestre et d'une croissance de 0,3% des heures travaillées, les économistes réunis au sein du consensus Reuters tablaient sur une progression de la productivité au premier trimestre de 1,2%. C'est la première fois que la productivité non agricole baisse aux Etats-Unis depuis la contraction de 0,8% intervenue au premier trimestre 1995.D'autre part, le coût unitaire de la main-d'oeuvre a quant à lui enregistré une hausse de 5,2%, après une augmentation révisée de de 4,3 à 4,5% au trimestre précédent. Cette augmentation du coût de la main d'oeuvre est la plus importante constatée depuis celle de 5,5% du quatrième trimestre 1997. Cet élément est particulièrement inquiétant dans un contexte où le ralentissement américain induit une contraction des débouchés. Dans ces conditions, la progression de la masse salariale pèse fortement sur les marges des sociétés. La combinaison de ces chiffres - recul de la productivité et dérapage des coûts salariaux- mettent quelque meu à mal le credo du président de la Fed. Pour Alan Greenspan, l'accroissement des gains de productivité était le meilleur gage d'une inflation maîtrisée outre-Atlantique. Néanmoins, même si elles sont préoccupantes, ces données ne devraient pas empêcher la Réserve fédérale américaine de baisser une nouvelle fois ses taux d'intérêtsle 15 mai, lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:32

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