George W. Bush perd le contrôle du Sénat

Le président américain George W. Bush, à qui les élections de novembre avaient donné la majorité à la Chambre des représentants et le contrôle du Sénat malgré l'égalité stricte en nombre de sièges entre Républicains et Démocrates, vient de subir un revers politique inattendu. James Jeffords, l'un des deux sénateurs du Vermont, a en effet officiellement annoncé qu'il quittait le Parti républicain et qu'il siégerait désormais comme indépendant apparenté démocrate. "Pour mieux représenter mon Etat, le Vermont, ma propre conscience et les principes auxquels je me suis tenu toute ma vie, je quitte le Parti républicain et deviens indépendant. Le contrôle du Sénat va être modifié par ma décision", a expliqué James Jeffords. En effet, les Démocrates disposent désormais de 50 sièges à la Chambre haute (voire 51 si l'on inclut James Jeffords), contre 49 aux Républicains, une courte avance qui devrait leur permettre de reprendre la présidence des principales commissions sénatoriales et surtout le contrôle de l'ordre du jour. "Je suis en désaccord avec le président sur des questions fondamentales : le droit au libre choix, les orientations en matière de dépenses, de justice et de fiscalité, la défense, l'énergie et l'environnement", a poursuivi James Jeffords. Agé de 67 ans, connu pour ses positions progressistes, il avait notamment jugé publiquement ces dernières semaines que le programme de réductions d'impôts de 1.600 milliards de dollars promu par la Maison Blanche lui semblait trop important, alors même que les crédits à l'éducation étaient insuffisants. Dans une déclaration officielle, Claire Buchan, porte-parole de la Maison Blanche, a exprimé la "déception" de l'administration présidentielle. "Nous sommes déçus, mais le président a été élu pour obtenir des résultats. Il va continuer à travailler avec les Républicains et les Démocrates", a-t-elle assuré. George W. Bush avait rencontré James Jeffords mardi, pour tenter de le convaincre de revenir sur une décision qui semblait déjà prise. La perte du Sénat par les Républicains ne semble pas perturber les marchés financiers américains, pour qui la perspective de retards dans la mise en oeuvre des projets les plus conservateurs de George W. Bush est loin d'être un motif de préoccupation. Quelques minutes après la confirmation de la défection de James Jeffords, l'indice Dow Jones cédait 0,19% à 11.084,43 points tandis que le Nasdaq abandonnait 0,29% à 2.236,88 points. latribune.fr
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