Bruxelles autorise certains pays à laisser filer les déficits

Les dogmes doivent parfois s'effacer quand la réalité impose sa loi. La Commission européenne en fait l'expérience aujourd'hui en acceptant implicitement un dérapage contrôlé des déficits budgétaires. Bruxelles estime en effet que les "risques de contraction croissants" pour l'économie européenne réclament un assouplissement budgétaire dans certains Etats de l'Union, dont les finances publiques sont saines.Dans un document consacré aux "finances publiques dans l'Union économique et monétaire", la Commission souligne que "les soldes budgétaires des pays de la zone euro devraient se détériorer en 2001 marquant ainsi le premier renversement de tendance en matière d'assainissement budgétaire depuis 1993". Dans ce contexte, plutôt que d'exiger que les baisses des recettes fiscales induites par le ralentissement économiques soit strictement compensées par des coupes équivalentes dans les dépenses publiques, Bruxelles préconise de laisser jouer les "stabilisateurs automatiques". En clair, elle autorise le dérapage des déficits budgétaires à condition que ceux-ci restent bien au dessous du seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) fixé dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance.Mais Bruxelles s'empresse aussi de rappeler à l'ordre certains pays qui avaient déjà prévu "d'enregistrer un déficit non négligeable en 2001" et dont la marge de manoeuvre se trouve ainsi nettement limitée: l'Allemagne, la France, l'Italie et le Portugal. Dans ces pays, ajoute-t-elle, "les stabilisateurs économiques risquent de ne pas pouvoir être pleinement exploités (..) car cela pourrait porter les déficits à un niveau proche du plafond de 3% du PIB". Pour 2001, la France s'était engagée vis-à-vis de Bruxelles à revenir à un déficit de 1% du PIB, l'Allemagne tablant sur un déficit de 1,5%. Ce matin, le sous-secrétaire italien au Trésor, Vito Tanzi, a indiqué que l'Italie ne respectera pas son objectif d'un déficit budgétaire limité à 1% du PIB. latribune.f
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