Surprenante résistance de l'activité américaine

Même s'il peut être sujet à révisions dans les mois qui viennent, le chiffre publié cet après-midi par le Département du Commerce surprend les analystes. En première estimation, la croissance trimestrielle américaine est montée à 2% en rythme annualisé entre janvier et mars, après 1% au dernier trimestre de 2000. Ce chiffre est nettement supérieur aux attentes des analystes. En moyenne, les économistes réunis au sein du consensus Reuters tablaient sur une progression de 1,1%.Selon les termes du communiqué du département américain du Commerce, "les dépenses de consommation des ménages ont fourni la plus importante contribution à cette croissance du PIB au premier trimestre". En rythme annualisé, la consommation affiche une progression de 3,1%, contre 2,8% au quatrième trimestre de l'an dernier. Les achats des Américains se sont surtout portés sur des biens durables (+11,9 au premier trimestre), comme les voitures. Le département du Commerce souligne que les dépenses publiques et les constructions de bureaux et résidentielles ont également soutenu la croissance du premier trimestre. Des gains qui ont été tempérés par une importante baisse des stocks. Quant aux échanges extérieurs, même si les exportations ont un peu baissé, la chute encore plus brutale des importations permet aux échanges extérieurs de contribuer positivement au PIB au premier trimestre contrairement aux derniers mois de 2000. Même si ces chiffres apparaissent meilleurs que prévu, il ne faut pas oublier, d'une part, qu'ils sont souvent l'objet de sévères révisions, et que d'autre part, comme le souligne Carl Tannenbaum de Lassalle Bank, "le gros de l'activité s'est concentré sur janvier. Mars est moins encourageant. C'est le 2e trimestre qui sera dur. La confiance du consommateur va continuer à baisser et le marché de l'emploi devenir moins solide". Plus optimiste, Greg Anderson de Fleet Global Markets interrogé par Reuters, estime que ces chiffres du PIB au premier trimestre "montrent que contrairement à ce qu'on croit dans le monde, l'économie américaine n'est pas au bord du précipice. Le pire, c'est le quatrième trimestre 2000, les premier et peut-être deuxième trimestres 2001. Mais à long terme, la croissance américaine reste supérieure à celle de l'Europe et des autres pays du G7".Sur les marchés des changes, les opérateurs semblent partager cette analyse puisque le billet vert s'apprécie face à l'euro. La monnaie européenne est repassée sous le seuil de 0,90 dollar. Vers 18 heures, la monnaie européenne s'échangeait contre 0,8921 dollar. Les marchés d'actions américains saluent également la publication de cette hausse plus forte que prévu de la croissance économique: à l'ouverture, le Dow Jones progresse de 0,65% et le Nasdaq gagne 1,60%.C'est le 25 mai prochain que le département américain du Commerce publiera sa deuxième estimation du PIB pour le premier trimestre 2001. On saura alors si le regain d'optimisme observé aujourd'hui est justifié.latribune.f
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