Descente aux enfers pour les éditeurs de logiciels d'e-commerce

Quelques jours avant les premières publications de résultats pour le premier trimestre, les alertes se succèdent à un rythme effréné aux Etats-Unis. La soirée d'hier a été particulièrement dure pour les éditeurs de logiciels. Le secteur est doublement exposé : l'activité est fortement dépendante de celle du commerce électronique et, de plus, susceptible de générer des mauvaises surprises en fin de trimestre, les ventes de licences, qui atteignent souvent des montants en centaines de milliers ou en millions de dollars, pouvant être reportées d'un trimestre sur l'autre. En quelques minutes, Ariba, i2, Inktomi et Broadvision ont ainsi annoncé que leurs résultats pour les trois premiers mois de l'année seront inférieurs aux prévisions. Quant à leur chiffre d'affaires, il pourrait même être en baisse d'un trimestre sur l'autre.La chute est particulièrement douloureuse pour Ariba : outre un "profit-warning" sévère et la suppression du tiers de ses effectifs, le spécialiste des logiciels de commerce électronique a dû annoncer qu'il renonçait à l'acquisition d'Agile Software annoncée en janvier et considérée par les spécialistes du secteur comme stratégique pour l'avenir de la société. La transaction en titres, évaluée à 2,55 milliards de dollars il y a moins de trois mois, ne représentait plus que quelque 400 millions après la chute de l'action Ariba, dont le cours est passé entretemps de 40 à moins de 7 dollars. Pour le premier trimestre, Ariba prévoit désormais une perte de 20 cents par action, contre un bénéfice estimé à 5 cents par les analystes. Le chiffre d'affaires, attendu à 180 millions de dollars, pourrait ne pas dépasser 90 millions. A la mi-journée sur le Nasdaq, Ariba perdait 23,08% à 5 dollars. Le titre avait dépassé les 170 dollars en septembre dernier.Pour i2, la situation est un peu moins catastrophique : spécialisée elle aussi dans les logiciels de commerce inter-entreprises, la société prévoit un résultat net par action de 2 cents pour le premier trimestre, soit deux fois plus faible que la prévision moyenne du marché. i2, qui va supprimer 5 à 10% de ses effectifs, veut réduire ses coûts d'autant et est en train de réévaluer ses perspectives pour le reste de l'année. Relativement épargnée en début de séance, l'action i2 a fini par chuter, emportée par la défiance généralisée vis-à-vis du secteur : à la mi-journée, mardi, le titre cédait 15% à 13,125 dollars.Broadvision, éditeur spécialisé dans la gestion et la personnalisation de contenus pour les sites Web, prévoit pour sa part un résultat par action de 14 à 16 cents. par action - le consensus des analystes prévoyait un bénéfice de 2 cents - et un chiffre d'affaires de 85 à 90 millions de dollars, contre 134 attendus. L'entreprise va supprimer 325 emplois, soit 15% de son personnel. A la mi-journée à Wall Street, l'action BroadVision chutait de 31,9% à 3,06 dollars.Egalement présent sur le marché de la gestion de contenus mais surtout connu pour ses moteurs de recherche, Inktomi table pour sa part sur une perte par action de 23 à 25 cents, six fois supérieure aux attentes de Wall Street. Le chiffre d'affaires devrait se situer entre 36 et 38 millions de dollars, bien loin des 63 millions prévus en moyenne par les analystes. Inktomi va supprimer 260 postes, soit un quart de ses effectifs. En milieu de journée, l'action Inktomi chutait de 51% à 3,03 dollars.latribune.f
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